la noix de karité
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Quelles sont les retombées de votre activité au Bénin ? Les Béninois prennent - ils conscience de la valeur du karité ?
Carole. Effectivement, ils ont réalisé à la suite de la crise alimentaire. Auparavant, le gouvernement misait tout sur le commerce du coton. Il a investi pendant deux ans sur le karité et estime maintenant en avoir suffisamment fait donc laisse malheureusement la place aux ONG. Bien que l’accroissement économique dépende aussi des acteurs de la sphère privée, l’Etat doit s’impliquer davantage pour accélérer le décollage de la branche du karité comme cela se fait au Mali et au Burkina Faso. Heureusement, Karethic est intégré dans un programme de développement durable de la filière qui prendra fin en 2009. Cela nous permettra d’être force de propositions et de faire du karité béninois une cause nationale voire internationale à travers l’AOC.
Et en amont comment ça se passe en France, une fois que la production est faite ? Comment trouvez-vous les professionnels ?
Maguette. On commercialise juste la matière première aux spécialistes ensuite ils la conditionnent. Nous faisons les salons professionnels et des ateliers d’information à la demande. On souhaite avant tout les informer sur les vertus réelles et non négligeables du beurre de karité, de cette façon, ils pourront mieux les vendre à leur tour aux consommateurs. Le problème actuel c’est que l’utilisation du karité brut dans les compositions de produits cosmétiques n’est maitrisée que par quelques professionnels en Europe. La majorité préfère utiliser du karité raffiné, plus économique, mais bien plus coûteux sur le plan écologique et humain. Quel que soit le procédé de raffinage, par vapeur d’eau ou par hexane, dès lors que le karité brut est raffiné, il perd une partie de ses actifs. Ces fameux actifs que les marques de cosmétiques vendent aux consommateurs en vantant le karité alors qu’ils ne mettent que 20% de produit raffiné dans leurs crèmes.
Pourquoi les grandes marques utilisent-elles le karité raffiné ?
Maguette. La couleur jaune paille et l’odeur spécifiques du karité naturel font que les professionnels sont réticents à l’exploiter. Ils prétextent que les Européennes ne sont pas prêtes à utiliser un produit de beauté ayant une forte odeur. Mais auraient- elles la même opinion si on leur précisait les conditions dans lesquelles le produit naturel est transformé en un produit blanc et inodore ? On souhaite vivement qu’au final les consommateurs se rendent compte que c’est un produit de luxe tout comme le caviar, du fait de l’état naturel et intact dans lequel il est livré.
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