Le 2 octobre dernier, la secrétaire d’état à la Solidarité, Valérie Létard, lançait une nouvelle campagne de sensibilisation. Son slogan? « Réagissez ! ».
Ces dernières années, les campagnes ont été volontairement choc, histoire de secouer l’opinion publique. Des femmes tuméfiées, des scènes de violences au quotidien et même une femme heureuse d’avoir enfin trouvé le repos dans sa tombe. Aujourd’hui, il s’agit aller encore plus loin.
« Les précédentes campagnes ont sonné l’alarme et c’était nécessaire. Mais l’horreur laissait souvent les gens sonnés, inhibés, accablés : qu’est-ce qu’on fait maintenant ? » explique Martine Corbusié, à l’origine de la stratégie pour l’agence de publicité DDB.
« Maintenant, il faut prendre le problème en amont de manière combative, et apporter des solutions. » rajoute-t-elle.
La nouvelle campagne fait appel à l’illustration, trois différents dessins aux messages chocs . Sur l’un d’eux on peut lire ce message : « Petite, vous rêviez sûrement d'un prince charmant, pas d'un homme qui vous frappe le soir en rentrant » et l’on voit le Prince Charmant qui étrangle sa belle. On ne peut plus clair.
On la verra pendant deux mois dans la presse.
Les violences faites aux femmes sont l’affaire de tous. Famille, amis, collègue, voisinage, c’est le message que veut faire passer cette toute nouvelle campagne de sensibilisation. En invitant les témoins de ces violences à ne plus se taire, à réagir.
L’idée est d’inciter les gens à composer le 39.19, le numéro d’écoute lancé en mars 2007, pris d’assaut depuis. Les chiffres parlent d’eux-mêmes, près de 46 000 appels au cours de ces six derniers mois, soit 250 appels par jour.
En plus de cette campagne, un portail spécifiques pour les femmes victimes de violences www.stop-violences-femmes.gouv.fr. Un site totalement sécurisé, un petit signet en haut de l’écran permet de le quitter ou d’effacer les traces de visites pour se protéger des suspicions du conjoint violent.
Avec une augmentation de 30% du nombre de femmes battues, 166 décès dus aux coups portés par des conjoints violents. Il est plus que temps d’agir.
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