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Biodanza : interview de Nathalie Arnould
psychologue clinicienne, professeur et formatrice de biodanza
 25/11/2007 Par Geneviève Dobey
 
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©Nathalie Arnould
   
Pourrais-tu définir la biodanza en quelques phrases ?

C'est d'abord du plaisir, plaisir de se retrouver avec la musique, avec le mouvement, avec les autres, d'être dans le partage et puis danse après danse on commence à ressentir les effets : la meilleure humeur, plus d'entrain, de joie de vivre, de vitalité. Assez rapidement on se rend compte qu'on a une meilleure capacité à s'adapter, à faire face aux choses et puis au bout de plusieurs mois, on se rend compte qu'on a passé un meilleur hiver, on a eu moins de petits bobos.

Et toi, comment l'as-tu découverte?

C'est une amie psychologue avec qui j'animais des groupes de thérapie qui m'a fait découvrir la biodanza. Je suis venue faire un week-end, j'étais emballée et 6 mois après, je commençais la formation. Un coup de foudre! Passés la pudeur et le trac des 2 ou 3 premières danses où on se demande ce qu'on fait là, j'ai eu la sensation que l'on m'avait remise dans mon élément, comme si on m'avait rendu toute une partie de moi que je ne contactais pas.

Cela permet de revenir à une sorte de légèreté de l'être, d'être ici et maintenant, comme lorsqu'on est enfant. Avec la biodanza, j'ai retrouvé la spontanéité d'être dans le moment présent, d'être dans le corps, dans le contact avec l'autre, j'ai trouvé ça très fort.

Quelles différences entre un cours de danse et un cours de biodanza ?

La différence essentielle est qu'il n'y a pas d'apprentissage : on ne va pas me dire comment bouger mon corps, comment je dois le positionner ou pas. Il n'y a aucun résultat esthétique attendu, le corps visuel ne nous intéresse pas vraiment. Ce qui nous intéresse, c'est le corps ressenti. On recherche l'émotion provoquée par la musique pour l'exprimer et être dans la possibilité de communiquer de façon non verbale avec l'autre. Alors que la danse, c'est très codifié, on apprend des pas, des enchaînements, on doit tous faire en même temps la même chose et on fait des mouvements qui ne font pas forcément du bien.

Tu es psychologue clinicienne, penses-tu que la biodanza est une forme de thérapie ?

Elle a des effets thérapeutiques qui ont été étudiés, mais elle n'est pas une thérapie au sens strict du terme. En thérapie on va s'intéresser à ce qui fait problème : la souffrance. Et puis on va commencer à travailler dessus pour l'alléger. Alors qu'en biodanza, on part du principe inverse, on part de ce qui va bien, on renforce ce qui va bien pour tout doucement dissiper les zones inconfortables. Donc c'est complémentaire au niveau de l'approche et en biodanza, on a des résultats très similaires avec ceux de la thérapie.

Mais la biodanza me paraît plus abordable car pour la thérapie on doit déjà avoir quelque chose qui ne va pas, tandis qu'en biodanza, on peut juste venir prendre des cours par plaisir. En biodanza, on va danser, vivre des choses au niveau du corps et il y a des réparations qui se font directement au niveau du corps, sans forcément passer par le mental, on n'a pas besoin de conscientiser les choses.

La découverte de la biodanza a été pour moi psychologue une grande révélation. Avant, je croyais que tout passait par la conscience et qu'au-delà de la conscience il n'y avait rien qui se faisait. Et du coup, j'ai changé ma façon de travailler, il y a quelque chose de plus dynamique. Maintenant par exemple, je ne finis jamais une séance sur quelque chose de dur, de négatif, de dramatique, j'essaye de relancer les personnes sur quelque chose de plus constructif pour qu'entre les séances elles ne soient pas complètement en miettes.
   

©Biodanza.co.uk

Visiblement, le contact avec l'autre est important, le toucher?

C'est un des fondements de la biodanza. On est des êtres relationnels et sans l'autre on ne peut pas vivre. On a besoin de l'autre pour se construire et cette construction ne s'arrête jamais. Ce n'est pas parce que notre croissance osseuse est terminée que cela s'arrête. C'est dans l'interaction qu'on va se construire, continuer à se stimuler.

Le toucher, c'est ce qui permet de sentir l'identité car on sent son corps par rapport au mouvement mais aussi par rapport au contact. Un corps caressé se structure autour du plaisir et s'organise autour du plaisir. Un corps maltraité se structure autour de la douleur. Quand les gens ont du plaisir ensemble, ils n'ont pas envie de s'agresser, il n'y a pas de compétition, pas de racisme. Le plaisir c'est quelque chose qu'on partage et c'est exponentiel. Il nous unit contrairement à la douleur et à la violence. La caresse développe des substances naturelles qui nous régénèrent et c'est important pour nos organes, notre système immunitaire. Quand j'ai du plaisir, je booste complètement mon immunité donc je vais être beaucoup moins sensible à des attaques de microbes, de virus, etc. Alors que lorsque j'ai mal, mon immunité chute. Voilà, nous, c'est un peu notre vaccin contre la grippe (rires).

Tu donnes des cours pour les enfants, qu'est-ce que la biodanza leur apporte?

La biodanza leur permet de développer une identité saine d'eux-mêmes, on n'est pas forcément en compétition avec l'autre, on peut être différent et avoir sa propre valeur. En effet, chaque enfant est respecté pour ce qu'il est, pas pour ce qu'il va montrer, mais ce qu'il est. De plus, la biodanza les aide à apprivoiser leurs émotions, à ne pas se laisser submerger. Accepter ses émotions (joie, tristesse, colère…) et en faire quelque chose. On a le droit d'être en colère, d'avoir de la peine. Toutes les émotions sont démystifiées.

Nous avons observé que les enfants qui font de la biodanza sont en général plus ouverts dans le contact. Il se préoccupent beaucoup des autres, sont beaucoup dans la solidarité, ils sont prévenants, moins centrés sur eux-mêmes.

Lire aussi sur Grioo Pour Elle: Etre mieux, avoir confiance en la vie avec la biodanza
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