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Théâtre: le Conte d’une femme noire
Les 3, 4, 7, 8, 9 et 10 novembre prochains se jouera à Pantin près de Paris [i "Le Conte d’une femme noire"]. Grioo.com a rencontré Ozùa Tayoro et Bélinda Duki, les deux artistes à l'origine de ce nouvel hommage à la femme noire.
 01/11/2006 Par Malaïka Coco
 
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Le conte d'une femme noire
   
Note de grioo.com: les premières personnes qui enverront un mail à l'adresse ozuasuho@yahoo.fr bénéficieront d'une place gratuite.

Le Conte d’une femme noire est présenté à l’Espace la Menuiserie de Pantin les 26 et 27 octobre et les 3, 4, 7, 8, 9 et 10 novembre à 20h30. Sous la mise en scène de Ozùa Tayoro, Bélinda Duki évolue dans les méandres de la condition de femme noire.

Lorsque l’histoire d’une femme noire nous est contée… Un thème fort, périlleux, souvent évoqué, parfois mal interprété mais incontournable. Le conte d’une femme noire se veut le conte de toutes les femmes par son auteur, Jean Small et ainsi par la comédienne Bélinda Duki, mise en scène par Ozùa Tayoro. La force de cette pièce est issue de cette quête d’universalité.

« A des moments de votre vie, vous demandez ce que c’est exactement la vie. Ce que vous avez comme contrôle sur ce que vous êtes. Vous n’échapperez jamais au fait que votre environnement immédiat, votre culture, votre éducation, vous façonnent, vous moulent en ce que vous êtes, en ce que vous voulez être et parfois le résultat n’est pas très convaincant ».
L’écrivain caribéen Jean Small nous transporte ainsi, à travers son écriture, dans l’univers d’une jeune fille, qui devient adulte puis une vieille femme. Grâce à un langage poétique imprégnée de toute la musicalité caribéenne, elle met à nu les sentiments et invite sans compromis les lecteurs à les découvrir. Cette poétesse aux multiples facettes, comédienne, professeur de français, d’espagnol et de latin s’est fait connaître pour des textes forts tels que Po’m for Kamau (Conversations créoles) et désormais A black woman’s tale (le Conte d’une femme noire).

La lourde tâche d’Ozùa Tayoro a donc été de donner vie à cette pièce magnifique. Comédienne, la jeune femme a déjà l’expérience de la mise en scène. Elle a ainsi dirigé les comédiens de la Voix des Hybrides au Théâtre de la Noue, à Montreuil, en 2005. A cette occasion, sa complicité avec la comédienne Bélinda Duki permet l’élaboration d’un nouveau projet : le Conte de la femme noire. Bélinda Duki est également montée sur les planches, notamment dans Ubu Roi d’Alfred Jarry et la mégère apprivoisée de William Shakespeare.

Destinée à envoûter son public, le Conte d’une femme noire veut toucher les âmes, toutes les âmes au-delà des couleurs de peau et des différences entre les hommes et les femmes. Interview croisée des deux protagonistes de cette pièce, qui semble opposer les êtres mais souhaite avant tout les réunir.

Comment est venue cette passion pour le Théâtre ?

Bélinda : Depuis toute petite, la passion est venue. J’ai commencé le théâtre en Ex Zaïre. J’ai dit : « ma place est devant, sur scène ». Quand je suis arrivée en France, mes parents ne voulaient pas me payer de cours de théâtre. A 20 ans, j’ai décidé de m’y consacrer. J’ai pris des cours d’abord à Strasbourg puis à Paris.

Ozùa : J’ai eu un parcours assez traditionnel. Le Théâtre m’avait toujours intéressé mais je ne savais pas dans quel ordre. J’ai pris des cours mais je me suis rendue compte très vite que j’aimais diriger les comédiens.
Interview
   

Ozua Tayoro

Comment vous êtes-vous rencontrées ?

Bélinda : Nous nous sommes rencontrées sur internet. Ozua cherchait une comédienne. J’ai tout simplement répondu à son annonce. Je ne pensais pas qu’une rencontre sur Internet pourrait être aussi sincère.

D’où est venu ce projet de monter le Conte d’une femme noire ?

Ozùa : C’est Bélinda qui m’a fait découvrir le conte d’une femme noire. Elle est tombée amoureuse du style littéraire de l’auteur. Nous avions déjà travaillé sur la voix des Hybrides ensemble. La question noire m’a toujours intéressée car je suis africaine. Depuis plus d’un an, on a travaillé le texte et le rôle. Maintenant, ça se concrétise sur scène. Je suis très heureuse qu’elle m’ait fait découvrir cet auteur, Jean Small. Elle a vraiment compris ce qui anime les êtres humains et les Noirs en particulier.

Qu’est-ce qui vous a marqué dans ce monologue ?

Bélinda : Tout. Je me suis reconnue à travers mon enfance, ma jeunesse, le fait de devenir adulte et les relations avec les gens.

Ozùa : Le Conte d’une femme noire parle de nous tous. Ca aurait pu être le conte d’une femme polonaise ou le conte d’une femme asiatique. Toutes les femmes du monde peuvent s’y reconnaître. Il y a eu juste cette particularité de la couleur de peau. Qui peut sembler un parti pris facile mais qui ne l’est pas. Nous connaissons tous l’histoire magnifique mais en même temps tragique du peuple noir. Les traumas que nous avons se répercutent encore aujourd’hui. Donc dans le monologue, une femme fait le bilan de son existence depuis son enfance jusqu’à son statut de femme âgée et elle nous raconte son parcours de mère, ses relations sentimentales qui peuvent être belles et médiocres comme nous les vivons toutes. Elle nous parle de sa vie professionnelle aussi mais surtout de sa vie familiale et sentimentale, de son humanité.

Parlez-nous des thèmes évoqués dans cette pièce.

Ozùa : Le Conte d’une femme noire pose la question essentielle : Que signifie être une femme ? C’est-à-dire est-ce qu’une femme a forcément besoin d’ être heureuse à travers un homme ? Est-ce qu’elle peut être heureuse par elle-même ? Le bonheur vient-il forcément des autres ?
Le fait d’être mère : à quoi ça correspond ? Est-ce vraiment nécessaire aujourd’hui ?
Le Conte d’une femme noire parle des femmes mais parle également des hommes. Pour moi, l’Homme et la Femme ne vont pas l’un sans l’autre surtout dans cette communauté noire, où souvent ils se sont perdus de vue. Par le biais de cette pièce, on leur donne l’occasion de se retrouver. Jean Small l’a compris aussi dans son style. Elle peut donner l’impression que la Femme est une guerrière et qu’elle n’a pas besoin de l’Homme. Alors qu’en fait, tout engage l’Homme d’une certaine façon.

Belinda Duki
   
Quels sentiments sont mis en valeur ?

Ozùa : L’amour, la haine, la compassion, la jalousie, l’avidité. Mais la valeur essentielle est de se respecter et de respecter les autres. Je défie quiconque de ne pas être sensibilisé par cette pièce.

La femme noire évolue dans cette pièce. Et lorsqu’on la confronte à la femme actuelle ?

Ozùa : Beaucoup de femmes noires, pour moi, sont sur la mauvaise voie dans beaucoup de domaines. Sur le plan de leur identité noire, beaucoup ne l’assument pas. Il y a des femmes noires, on ne sait plus si elles le sont ou pas mais également au sein des relations sentimentales. La femme qui évolue sur scène pourrait vivre à n’importe quelle époque. Cette pièce est intemporelle. Elle est vraiment d’actualité. Les femmes noires d’aujourd’hui se reconnaîtront dans cette femme qui se cherche et qui essaie de répondre aux questions essentielles : qu’est ce que j’attends de la vie, de ma vie ? Qu’est ce que je suis capable de réaliser ? Des questions que notre communauté devrait se poser. Nous voyons aujourd’hui ce que vivent les Noirs. Cachan, ces Noirs qui malheureusement sont en train de mourir dans la Méditerranée, près du Maroc et de l’Espagne etc.… Est-ce que nous continuons de subir des choses qui nous avilissent et nous humilient ou pouvons-nous nous prendre en main ?

Comment abordez-vous ce personnage ?

Bélinda : C’est très difficile. Je me pose même souvent la question la nuit car le texte est très fort et je veux vraiment être juste. Je n’avais jamais interprété ce type de personnages.

Quels sont vos projets ?

Bélinda : Pour le moment, je me consacre uniquement à cette pièce.

Ozùa : J’espère faire tourner la pièce, notamment en Afrique. De plus, comme l’auteur, Jean Small, est Guyano-Jamaïcaine, je suis en contact avec elle pour qu’elle tourne dans la Caraïbe et même dans les pays anglo-saxon comme l’Angleterre et même les Etats-Unis. C’est une pièce qui peut faire le tour du Monde.

Comment vous contacter?

Bélinda: par mail ozuasuho@yahoo.fr

4, 7, 8, 9 et 10 NOVEMBRE 2006 à 20h30
THEATRE DE LA MENUISERIE
77 rue JULES AUFFRET
93500 PANTIN
RESERVATIONS : 01 48 40 56 53

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