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Louise Ngo Boumso, une photographe audacieuse
Découvrez cette semaine, Louise Ngo Boumso, une photographe d'origine camerounaise qui aurait pu être une bien terne informaticienne, mais qui a préféré choisir une voie plus artistique, pour le plus grand bonheur des yeux
 20/09/2005 Par Aïssatou Baldé
 
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Louise Boumso chez elle à Paris
   
Louise Boumso, de son vrai nom Louise Henriette Ngo Boumso, est une photographe camerounaise passionnée par son art, et qui sait l’exprimer. A l’origine, Louise Boumso a fait des études d’informatique. Mais sa sensibilité artistique ne pouvant s’y exprimer, elle décide, avec un grand courage, de reprendre à zéro et intègre alors l’AC3P (Association du Centre pour le perfectionnement de la photographie professionnelle), où elle suivra des cours du soir pendant deux années.

Grâce à son talent indéniable, des grands noms de la mode et de la haute couture africaine veulent travailler avec elle. Plusieurs journaux et magazines vont collaborer avec Louise Boumso : Caraïb Press, Afrique Antilles magazine, Amina, Jeune Afrique, etc.
Elle illustre des livres : du peintre camerounais Francis Mbella « Menu propos sur l’œuvre peinte » et « Mbella et les reflets de la couleur » des cartes postales et des pochettes de disques.

C’est en 1988 qu’elle va réaliser la première exposition photographique dans son pays d’origine, le Cameroun, sous la présidence de M. Henri Bandolo, Ministre de l’information et de la Culture. Cette première femme photographe camerounaise, va susciter un vif intérêt par la qualité de son travail et sa détermination, bénéficiant ainsi d’une importante couverture médiatique.
   

Coiffeuse (Cameroun)
©louiseboumso.com

Elle sera également très contestée par ses propres collègues, des photographes. C’est que Louise Boumso est une femme, et qu’elle vient de France. Dès lors, les critiques fusent, et la photographe jusqu’ici admirée se retrouve accusée de ne pas faire elle-même les prises de vues.
Offensée, elle décide de prendre ces invectives pour un défi, et de le relever. Elle se met au travail en faisant deux expositions sur place, prouvant ainsi qu’elle est à l’origine de ses photographies. Malgré ses péripéties au Cameroun, ce voyage lui a donné la possibilité d’exprimer pleinement son art et surtout de renouer avec ses racines qui sont sa première source d’inspiration.

Face à l’engouement des médias et du gouvernement pour cette photographe, qui devient alors un exemple pour la femme camerounaise, en effet le ministre de la culture à travers Louise Boumso incita la femme camerounaise à s’impliquer davantage dans les domaines de la communication et de la culture, elle passera trois ans au Cameroun.
Elle sillonnera donc le pays, toujours accompagnée de son appareil photo pour en tirer de magnifiques portraits, intimes et émouvants.
Louise Boumso a une prédilection pour ses portraits pris de dos. Elle est sensible aux photos prises à « la volées », peut-être par pudeur, elle ne sait pas : « J’y trouve un certain charme, une attirance, je ne l’explique pas c’est comme cela. » Les prodigieux et innommables paysages d’Afrique sont également un des thèmes de cette photographe. Elle s’y plonge corps et âme pour nous offrir des photographies qui chantent l’éloge de la vie et la communion mystique entre l’homme et la nature, trop souvent négligée en Occident.

Danseuse pygmée (Cameroun)
©louiseboumso.com
   
Après ces trois années passées au Cameroun, elle décide de rentrer en France pour élever ses deux enfants et poursuit son parcours professionnel en intégrant une grande enseigne de distribution au sein de laquelle elle s’occupe de développements photographiques. Parallèlement, elle continue à exposer.
La vie en France avec ses enfants étant difficile à gérer et les collaborations avec la presse se faisant plus rare, elle fait un choix et décide d’abandonner sa passion et ses ambitions pour reconstruire sa vie et sa famille.

C’est à la fin des années 2000, ses enfants ayant grandi et sa vie reconstruite, qu’elle se remet à la photographie, n’ayant rien perdu de son amour et de sa sensibilité. Ses sujets s’élargissent et s’orientent de plus en plus vers la communauté noire. A travers ses photos elle cherche à montrer une autre image de sa communauté pour remédier au misérabilisme et au pessimisme, image trop souvent rattachée à cette communauté.
   

Cob du buffon/ Cameroun
©louiseboumso.com

Les expositions collectives et individuelles s’enchaînent : "Regards croisés sur l’Afrique" à Ollainville (avril 2003), expositions à la Galerie ART Reflex à Paris (avril 2004), aux journées culturelles à la Courneuve (mai 2004), au Massaï Mara à Paris (octobre 2004).
Exposition à Auchan Belest (14 au 26 février 2005).

Les enfants de Louise Boumso, ont tout deux suivi les traces de leur mère.
Son fils, Henry Hang est devenu un peintre autodidacte, figure de proue du Hip-Hop Art. Il s’est également fait un nom dans les domaines de l’illustration et du design.
Sa fille, Herina Hang, suit actuellement des études de cinéma pour devenir réalisatrice.

Une famille d’artistes talentueux à suivre.
Autres photos










Passant Cameroun)
©louiseboumso.com

Adolescente Cameroun)
©louiseboumso.com

Petit enfant Yaoundé Cameroun
©louiseboumso.com

Jumelles (Cameroun)
©louiseboumso.com

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