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Le moins que l’on puisse dire c’est qu’Ayo transcende les genres musicaux : soul, folk, reggae, afro beat, pop, jazz… Impossible de la cantonner à un seul style. L’artiste s’y refuse, jugeant que le terme « nu-soul » est un « truc qui ne veut rien dire ». Libre. C’est ainsi qu’Ayo conçoit sa vie et sa musique. Loin des étiquettes et d’une vie sédentaire, cette maman de 27 ans s’est construite en voyageant, en explorant et en repoussant toujours plus loin les frontières.
Joy Olasunmibo Ogunmakin, plus connue sous le nom d’Ayo, est née le 14 septembre 1980, près de Cologne en Allemagne, d’un père nigérian et d’une mère allemande d’origine rom. Elle est la petite dernière d’une fratrie de quatre enfants et a deux frères et une sœur. On saluera ici la clairvoyance des prénoms nigérians qui ne manquent pas de viser juste. Le nom de scène de Joy est en fait la traduction de son prénom, « joie », en yoruba (langue du Nigéria). Preuve en est, le leitmotiv de cette artiste atypique est « Soyez heureux ! ».
Son deuxième prénom, Olasunmibo, signifie « Celle qui est née à l’extérieur mais qui reviendra avec la prospérité en elle ». Les liens d’Ayo avec le Nigéria se résument aux quelques temps passés auprès de sa grand-mère paternelle, alors qu’elle était enfant. Ses parents, craignant que le poids des traditions ne soit trop fort, ont finalement décidé de la faire revenir en Allemagne. Ce n’est que récemment qu’Ayo est retournée au Nigéria, avec son fils. Ayant peu vécu avec sa mère, la chanteuse connaît mal ce côté de ses origines. Elle n’est jamais allée en Roumanie, d’où ses grands-parents maternels sont originaires.
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Son enfance n’a pas été des plus heureuses… Alors qu’elle n’a que six ans, sa mère tombe dans le piège de la drogue et séjourne un temps en prison. Les enfants sont ballotés d’une famille d’accueil à une autre. « En fait, ce qui m’est arrivé dans ma vie est très triste mais toutes les personnes qui me connaissent vous diront que je suis une personne très joyeuse, tout le temps pleine de vie, quelles que soient les circonstances. Et je pense sincèrement que quelles que soient les épreuves que nous impose la vie, il faut essayer d’être heureux, d’où le titre de l’album [Joyful] ».
Joy commence par jouer du violon, puis entre ses 10 et 14 ans, elle apprend à jouer du piano. Elle s’attèlera plus tard à l’apprentissage de la guitare. C’est d’ailleurs son instrument préféré, celui avec lequel elle se sent le plus en osmose. A ses 14 ans, les autorités allemandes lui permettent de retourner vivre auprès de son père, ingénieur en mécanique le jour et DJ la nuit. A ses côtés, elle découvre entre autres Bob Marley, Fela Kuti, Pink Floyd, Donny Hathaway et Jimmy Cliff. Un an plus tard, la jeune fille écrit sa première chanson… elle y parle de sa mère. Quand son père découvre ses dons musicaux, il lui fait enregistrer une démo et l’autorise à abandonner ses études à l’âge de 18 ans. « Mon père est un peu mon modèle mais surtout mon premier fan. Au début, quand j’étais dans le creux de la vague et que je doutais de ce que je faisais, il a toujours été là pour me supporter et m’aider à terminer ce disque. C’est lui qui m’a redonné confiance en mon projet. »
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A Berlin, on lui propose d’enregistrer un premier album mais la jeune artiste préfère d’abord se former sur scène. C’est ainsi, qu’à 21 ans, Ayo quitte son Allemagne natale et part à l’assaut des grandes capitales occidentales. Elle atterrit à Londres, où elle dit s’être découverte artistiquement parlant. Puis, elle s’installe à Paris où elle réussit à se faire connaître auprès d’une audience un peu plus large. « (…) D’où je viens en Allemagne, je ressentais une certaine distance avec le public et j’appréhendais beaucoup les concerts en France. Mais j’ai été vite rassurée et agréablement surprise par l’accueil chaleureux des Français. » C’est donc dans la « ville lumière » que la jeune afro-allemande fait les premières parties de Cody Chestnutt et Omar. Son amour de la scène finit par la conduire à New York. Sa vie est désormais partagée entre ces deux dernières villes.
En 2005, Ayo donne naissance à Nile, son fils, né de son union avec Patrice, chanteur de reggae afro-allemand. Elle se retire quelques temps de la scène musicale pour se consacrer à son enfant. Début 2006, Ayo signe un contrat avec Polydor Records. Avec le producteur Jay Newland, elle enregistre l’album « Joyful » en cinq jours et en live ! Le début de la gloire a sonné ! La jeune femme est de plus en plus sollicitée. Humble, Ayo garde la tête froide et parvient à gérer sa notoriété avec une surprenante habileté. Dans une interview, elle déclare : « Je ne veux que ce dont j’ai besoin pour vivre. Je serais bien plus heureuse d’aider dix enfants dans le besoin que de m’acheter dix sacs Louis Vuitton ! ». Cela en dit long sur le personnage.
Les chansons d’Ayo sont très personnelles, très introspectives. « J’écris uniquement des choses qui me sont vraiment arrivées pour que les personnes se retrouvent dans mes textes et que mes paroles les touchent. » Son album est autobiographique, car on y retrouve tout ce qu’elle a vécu. En moins de trois mois après sa sortie, l'album s'était déjà écoulé à plus de 150 000 exemplaires ! Ayo sillonne actuellement les Etats-Unis, où elle se produira tout l'été. Son MySpace : http://www.myspace.com/ayo Son site : http://ayomusic.artistes.universalmusic.fr/
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Ayo - Life is Real
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