Nelly Cambervelle
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Pouvez-vous vous présenter aux grioonautes ?
Je m’appelle Nelly Cambervelle, mère de deux filles, pour gagner ma vie, élever mes enfants et pour mon épanouissement personnel, je fais du conseil en management.
Vous commencez vos études par des mathématiques et de l’informatique. Pourquoi ce choix ?
Tout simplement parce que j’étais très bonne en mathématiques ! Ce n’était pas un choix mais une évidence. Au bout de deux ans de mathématiques, et ne voulant surtout pas devenir enseignante, il y a beaucoup d’enseignants dans ma famille, je me suis orientée vers l’informatique.
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Nelly Cambervelle a commencé sa carrière au sein de la société Steria |
Votre carrière professionnelle commence dans un groupe aujourd'hui très grand, Stéria
Stéria était déjà un très grand groupe à l’époque, et j’ai commencé en logiciel de base. Je suis restée trois ans en Recherche & Développement dans une ambiance de labo : nous développions les produits du futur. J’ai quitté Stéria en 1983 pour aller chez Hewlett-Packard parce qu’en fait en labo on discute beaucoup avec son ordinateur, et étant devenue experte du sujet il m’était difficile de bouger dans la société ; j’ai alors décidé de partir.
Quelles sont vos fonctions quand vous entrez chez HP ?
Je rentre chez HP comme analyste-programmeur, je rentre dans le département Financement, et notamment développement d’applications financières européennes. Ce qui m’a permis de travailler énormément avec les européens, et notamment les anglais.
Quand cette application a été développée, j’ai été responsable de sa mise en place auprès des utilisateurs. A l’époque c’était comment passer du papier et crayon à un ordinateur. De plus il fallait mettre en place la décentralisation du département : tout était centralisé à Paris. Il fallait profiter de la mise en œuvre du système pour l’installer aussi en région tout en continuant d’augmenter les résultats financiers.
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Nelly Cambervelle a travaillé chez HP de 1983 à 2000 |
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Vous changez alors de rôle au sein de HP
Au sein de HP je rentre dans l’informatique interne de HP, donc responsable des systèmes informatiques internes de HP France. Les utilisateurs étaient donc les collaborateurs de l’entité commerciale HP France. Mais là encore c’était un travail à : HP à cette époque mettait en place la convergence mondiale des applications : j’ai donc énormément collaboré avec les américains et les européens, pour faire en sorte que les besoins français soient bien pris en compte, et former les utilisateurs tout en intégrant un système mondial unifié.
Vous êtes « Responsable Administration » jusqu’en 89. A quoi correspondaient vos attributions, et aviez-vous des clients non HP ?
En fait, quand j’étais dans l’informatique interne, qui était l’équivalent de ce qu’on appelle une DI ou DSI (Direction des Systèmes Informatiques) aujourd’hui, mon rôle était de faire en sorte que les applications fonctionnent bien, et que les utilisateurs, donc les employés de HP France, soient bien formés à leur utilisation. Des clients « internes » je suis passée aux clients « externes » puisque j’ai rejoint en 1989 l’entité HP Consulting où je m’occupais notamment de conseil en organisation pour les DSI (Direction du Système d’Information) puisque je venais de là.
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Ministère de l'Emploi, France Télécom, Yves Rocher, CNP: quelques clients de Nelly Cambervelle |
Vous occupez ce rôle pendant 7 ans. Pouvez-vous nous citer quelques clients pour lesquels vous avez travaillé et le type de résultats que vous avez obtenus ?
L’objectif était de développer du service et donc du chiffre d’affaire avec ces grands clients comme France Télécom, le Ministère de l’Emploi, Yves Rocher, la CNP.
Au bout de cette période vous devenez Directrice Marketing de HP France ?
Pendant cette période-là, j’ai été l’une des premières à observer Internet et à être convaincue qu’on pourrait en tirer quelque chose commercialement. Le moment où Internet a pris une dimension business est arrivé, et les américains avaient besoin de relais en France pour déployer la stratégie Internet de la société. Comme j’étais l’une des rares à bien connaître le sujet, je suis passée dans l’entité marketing pour faire la promotion de la nouvelle stratégie de HP, former les collaborateurs, rencontrer tous les grands clients de HP pour leur expliquer la stratégie Internet et ce qu’ils pourraient en faire, et rencontrer aussi la presse.
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Nelly Cambervelle
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Vous estimez avoir obtenu de bons résultats dans cette activité ?
Le simple résultat c’est le retour des gens que j’avais en face de moi, de personnes et de clients qui plusieurs années après se rappellent encore de grands événements que nous avons faits pour promouvoir tout cela, notamment au théâtre de Wagram.
Sur votre période HP, avez-vous eu l’impression de souffrir du fait d’être une femme et une personne noire ?
Pas du tout. Je considère qu’être femme et être noire est un avantage. Par exemple en étant directrice marketing et allant rencontrer de grands clients, je n’ai jamais rencontré de situation où l’on m’ait claqué la porte au nez. Au contraire, les gens étaient tellement surpris qu’ils déroulaient le tapis à rouge. En anecdote j’ai l’habitude de dire qu’on n’a même pas besoin de laisser de carte de visite, les gens se rappellent de vous !, et nous avons un signe distinctif, quand je donnais un rendez-vous dans la rue je disais « ne vous inquiétez pas vous allez me trouver ».
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Nelly Cambervelle a travaillé deux ans dans cette start-up |
Vous quittez néanmoins HP pour prendre pendant une brève période le virage des start-up. Qu’est-ce qui a motivé ce changement de votre carrière ? Comment avez-vous choisi ou été choisie par cette société, et qu’y faisiez-vous ?
C’est un ancien collègue d’HP qui a monté cette start-up donc je le connaissais déjà. Chaque fois que je m’ennuie dans ma carrière, je change. M’ennuyer veut dire pour moi avoir fait le tour de la fonction. Je commençais à m’ennuyer au marketing, et c’est là que j’ai eu l’opportunité de prendre part à cette grande aventure de start-up. J’ai toujours eu envie de créer une entreprise.
La société faisait du conseil et formation en e-business pour les dirigeants de grands groupes européens. J’étais associée, plus particulièrement responsable de mettre sur pied toute l’activité conseil, de structurer l’offre et d’accompagner les consultants que nous recrutions.
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Nelly Cambervelle est associée d'Altime |
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Vous entrez deux ans plus tard chez Altime, société de conseil en organisation dont vous êtes associée. Comment avez-vous choisi cette société ?
Quand j’ai décidé de changer de société j’ai contacté 2-3 relations en leur disant ce que je voulais faire : la double compétence entre le côté métier - marketing entre autres - et le côté Système d’Information, comment aligner les ressources informatiques aux ambitions du métier. Une relation m’a dit connaître une société qui faisait exactement cela. Le contact donné était un ancien de HP, ce qui a aussi aidé au rapprochement.
Quel est votre rôle aujourd’hui ?
Je fais toujours du conseil. Même en étant associée on a toujours un côté opérationnel, on ne perd pas le contact avec les clients. Je suis notamment en charge de mener les missions dites « difficiles », et de participer au développement de la société, dans mon cas plus particulièrement dans le secteur des Télécoms et des Utilities avec des clients comme EDF, Gaz de France.
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Nelly Cambervelle (flèche rouge) faisait partie des organisatrices du Congrès de la Femme Noire Leader
©ovibes.net |
Je vous ai rencontrée au Congrès de la Femme Noire Leader dont vous faisiez partie de l'organisation. Qu’est-ce qui vous a poussée prend part à ce projet ?
Arrivée à ce point de mon parcours professionnel, il y a une chose qui m’a toujours troublée, c’est de rencontrer peu de noirs et encore moins de femmes. Même dans de grandes conventions européennes auxquelles j’ai participé on rencontrait peu de noirs, ce qui m’a toujours frustrée.
Je me suis dit qu’il fallait que nous aidions nos jeunes à monter, ainsi que les femmes, à prendre position dans la société, à prendre des positions autres que subalternes.
Je me suis dit qu’il fallait que je fasse quelque chose, et c’est là que nos chemins se sont croisés avec Sandrah Montieux Pelage (NDLR : organisatrice du Congrès) qui m’a parlé de ce congrès, et c’est comme ça qu’à démarrer cette aventure.
Si un jeune afro-antillais vous demandait votre recette miracle pour devenir un as dans un domaine précis, quel conseil lui donneriez-vous ?
Indépendamment du domaine, je pense qu’il faut d’abord avoir confiance en soi, et ne pas se dire qu’on a moins de chance que les autres parce qu’on est femme ou noire. On a les limites que l’on se donne : si on se donne des limites, c’est évident qu’on n’ira pas plus loin.
Quand on est en échec, la première excuse ne doit pas être parce qu’on est noir. C’est la dernière réponse à examiner.
Il faut avoir l’honnêteté de se regarder droit dans les yeux et se demander avec sincérité pourquoi il y a eu échec. C’est comme çà qu’on avance.
Ce qui ne veut pas dire que ces problèmes n’existent pas naturellement.
Comment vous contacter?
Par mail à l'adresse nelly.cambervelle@wanadoo.fr
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Les bons plans de Nelly Cambervelle
 Restaurant: La chaîne « Chez Clément ». Un cadre chaleureux, des mélanges sucrés-salés, un personnel affable.
Livres: Les 7 habitudes de ceux qui réalisent tout ce qu’ils entreprennent, de Stephen Covey. Une bible en terme de développement personnel.
Magasin: Jacqueline Riu, vêtement féminin. Des coupes originales à un prix très sage.
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