|
|
|
Ngone : quand le bijou se fait parure |
Plumes, fourrure, wax ou soie, telles sont les matières que Ngone aime travailler, elle mixe métal et tissu pour un résultat plus qu’original. Cette jeune femme de 36 ans est pointilleuse et soucieuse du moindre détail. Ses créations elle les vit comme un prolongement d’elle-même. C’est sans doute pour cela qu’elle a ce besoin de tisser une relation intime avec ses clientes, qu’elle reçoit dans son atelier showroom. Pour vous permettre de mieux la connaître GPE, l’y a rencontrée. |
|
22/04/2008 |
Par Lize Moudouthe |
|
|
|
|
|
Ngone ©GPE |
 |
Née au Sénégal, Ngone y a passé les 18 premières années de sa vie. Elle a quitté son pays pour poursuivre ses études en France comme le font de nombreux jeunes africains. Les bijoux et la création étaient alors loin de ses préoccupations. Son BTS Action Commerciale en poche, elle se lance dans la vie active au sein de diverses entreprises. Et puis elle ressent le besoin de se poser, de réfléchir sur le sens de sa vie. Elle se demande qui elle est vraiment et ce qu’elle souhaite profondément. C’est à ce moment qu’elle se met à bricoler des bijoux, d’abord pour elle. Puis pour des amies, qui apprécient énormément ses créations. Encouragées par celles-ci, elle décide d’en faire son métier. Ngone réalise alors que c’était « sa » voie. Consciente qu’elle a beaucoup à apprendre et qu’il lui manque un certain savoir-faire , elle se rapproche d’artisans qui lui apprennent les ficelles du métier. Soucieuse du moindre détail, elle complète cet apprentissage par une formation en école spécialisée. D’autodidacte, elle devient une professionnelle accomplie.
|
 |
L'atelier-showroom Ngone |
Le tournant viendra des années 2000, elle expose à l’Espace Créateurs du Forum des Halles à Paris. Elle montre son travail dans des boutiques et showrooms. En 2001, elle est repérée par des japonais qui ont une boutique à Tokyo et qui lui font des commandes régulières.
C’est ensuite avec le cinéma que sa toute nouvelle carrière de créatrice prend une autre dimension. Pour le film « Prête-moi ta main », Aïssa Maïga porte ses bijoux. Dans un court métrage « Black » dont la sortie est imminente, la comédienne Mata Gabin arbore ses créations.
[Ngone] a sa propre conception de son travail de création. Il est important pour elle d’avoir une relation intime avec ses clients, qu’elle reçoit dans atelier du 11è arrondissement de Paris.
Le [10, 11 et 12 mai] prochain elle exposera au sein de « Regards sur cours » un évènement qui a lieu sur l’ île de Gorée, au Sénégal.
|
Ngone en plein travail |
 |
Pourquoi avoir choisi d’appeler votre marque Ngone ?
Ngone (prononcer Ngoné) c’est mon prénom, c’était aussi celui de ma grand-mère dont je suis parait-il le sosie (rires). C’est un prénom sénégalais ancien. J’ai donné mon prénom à mes créations parce que pour moi mon travail est très personnel, c’est comme une prolongation de ma personne. Et puis j’aime bien la manière dont les gens s’amusent à prononcer mon prénom de manière différente. A part les sénégalais avertis, on ne devine pas de prime abord son origine ce qui crée un petit mystère qui me plaît.
Ngone, quels sont vos projets ?
J’aimerais développer ma collaboration avec le cinéma. C’est un travail très intéressant qui me permet de me dépasser.
Travailler pour la Haute Couture est également quelque chose que je souhaiterai concrétiser. J’ai eu l’occasion de travailler pour un artisan qui évoluait dans ce milieu, notamment pour Christian Lacroix. C’est un travail exigeant et créatif ce que j’apprécie énormément. Je ne souhaite pas faire de l’industriel. Je tiens à garder un côté créatif exclusif.
Un autre de mes rêves serait de travailler avec des artisans sénégalais vivant au Sénégal. Ils ont un savoir faire séculaire qui se transmet de générations en génération. Malheureusement pour l’instant ce n’est pas possible. Déjà parce que je ne suis pas encore suffisamment établie, ensuite parce que sur place il est très difficile de trouver des artisans qui ont les compétences pour allier le traditionnel au moderne. Ils sont excellents dans leur domaine mais n’ont pas encore les capacités pour aller au-delà. On donne des bourses pour la médecine, le droit, ou l’économie, les métiers manuels sont oubliés. Et pourtant il y a tant de talents. Vous imaginez un artisan formé chez un grand joaillier de la Place Vendôme, les créations seraient uniques et magnifiques ! On viendrait du monde entier pour se les arracher. Je ne désespère pas je suis convaincue qu’un jour cela se fera. A ce moment là, j’espère de tout cœur y prendre part.
|
 |
Des créations Ngone |
Le style Ngone c’est …
Je dirais : urbain, contemporain, féminin et intemporel. Il n’y a pas de saisons dans mes collections. Exceptés pour quelques pièces à base de fourrure. Mon travail surfe sur les modes. C’est une alliance de matières. La fusion du bijou et du vêtement. Le style Ngone, ce sont des bijoux qui habillent. Une passerelle entre le métal et le tissu.
L’élégance d’une femme c’est…
C’est son savoir être, c’est la façon dont elle se tient et s’assume. Pour qu’une femme soit élégante il faut qu’elle se connaisse. Qu’elle sache porter les couleurs qui lui vont, qu’elle sache les associer.
Au Sénégal les femmes sont élégantes elles savant choisir leurs habits, marcher avec élégance et grâce. Pour moi c’est une attitude, c’est le contraire du mauvais goût.
Justement pour vous quel est le comble du mauvais goût ?
Pour moi mauvais goût équivaut à mauvais choix. C’est porter les choses un peu au hasard sans réelle alchimie. Je n’aime pas trop le ton sur ton, quelques fois c’est assumé et ça passe, mais dans l’ensemble c’est quelque chose que je conçois comme une forme de mauvais goût.
|
Une pièce Ngone |
 |
Quels modèles rêveriez –vous voir porter vos créations ?
Iman Bowie. Isabelle Adjani. Monica Belluci. Ce sont de belles femmes qui expriment la sensualité et qui dégagent également une forme de caractère qui m’inspire.
Nicole Kidman pour sa féminité évanescente.
Grace Jones pour la personnalité qu’elle dégage. C’est une femme magnifique avec une belle peau ébène elle a ce côté naturel et sauvage. Elle m’évoque une panthère.
Lucy Liu a aussi ce côté femme de caractère et féline.
Mon rêve, c’est habiller la femme quelque soit son origine : européenne, asiatique, africaine…
Ngone en 5 dates
1998 Le début de ma passion pour le bijou, j’ai commencé par les perles.
2000 Répérée par des japonais, c’est le début de l’exportation de ma marque à l’étranger
2005 Mes bijoux sont exposés durant « Regards sur cours » sur l’île de Gorée
2007 Rencontre avec le cinéma
2008 Je serai présente cette fois-ci pour « Regards sur cours » dans une magnifique maison coloniale
Plus d'infos
Ngone
Bijoux & Accessoires
Créations sur mesure
Atelier/ Showroom (sur RDV):
20 rue Folie Méricourt - 75011 Paris
Tél : 06 14 67 18 51
Voir la galerie photos que GPE a consacrée au travail de Ngone
Le site de la créatrice
Son email : ngone.creations@orange.fr
|
|