Alicia Keys en couverture de Blender
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Le magazine américain Blender a mis Alicia Keys à l’honneur pour son numéro de mai. Le magazine est tout juste sorti dans les kiosques que les propos tenus par Alicia dans l’interview accordée à Blender ont déjà mis le feu aux poudres à la blogosphère. Outre le fait qu’elle fasse la couverture de cette édition, Alicia Keys s’est longuement exprimée sur le gangsta rap et l’implication du gouvernement dans l’expansion de ce style musical.
La journaliste de Blender lui a demandé quels artistes de gangsta rap elle admirait. Son interlocutrice était loin de s’attendre à la réponse suivante : « Le gangsta rap est un stratagème destiné à convaincre les Noirs de s’entretuer. Le gangsta rap n’existait pas. » A cela, elle lui demande qui est à l’origine de ce complot. « Le gouvernement », lui répond la chanteuse, onze fois récipiendaire de Grammy Awards.
L’artiste d’origines jamaïcaine, italienne et irlandaise a poursuivit en expliquant que la vendetta opposant la Côte Ouest à la Côte Est, qui a respectivement coûté la vie aux rappeurs 2Pac et Notorious B.I.G, avait été alimentée par le gouvernement et les médias dans le but d’empêcher l’émergence d’un nouveau leader noir.
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Dans cette interview, Alicia Keys, 27 ans, a également déclaré qu’elle souhaitait à l’avenir écrire des chansons plus engagées. Si des leaders noirs comme le défunt chef des Black Panthers, Huey Newton, « avait bénéficié de l’espace public dont nos artistes jouissent aujourd’hui, cela aurait pris des proportions mondiales. »
La chanteuse a confié à Blender qu’elle avait lu plusieurs autobiographies de membres des Black Panthers, dont celles de David Hilliard, Assata Shakur, Huey Newton, etc. Elle a aussi affirmé porter un pendentif AK-47 en or. L’AK-47 est plus connu sous le nom de Kalachnikov. Ce pendentif « symbolise la force, le pouvoir et de tous les tuer ». La mère d’Alicia Keys a été très surprise lorsqu’on lui a demandé si sa fille portait effectivement ce pendentif. « Vous dites qu’elle porte quoi ? Ca ne ressemble pas à Alicia. »
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En quelques jours et par le biais d’Internet, cette histoire a pris des proportions énormes. La chanteuse s’est empressée de répondre aux différentes réactions. Interviewée par Tom Joyner dans son émission matinale, Alicia a tenu à clarifier ses propos. Elle a expliqué que ses paroles ont été mal comprises car elle n’a pas pris le temps d’articuler sa réponse. Elle dément avoir déclaré que le gouvernement américain avait créé le gangsta rap et qu’il était également responsable des assassinats de 2Pac et Biggie. La chanteuse voulait dire que c’est le sensationnalisme des médias de l’époque qui avait nourri le gangsta rap et la rivalité Est/Ouest.
Les journalistes du Tom Joyner Morning Show, visiblement peu convaincus, ont voulu obtenir plus d’explications sur ce fameux pendentif AK-47. Là encore, Alicia Keys regrette de ne pas avoir été assez claire. « Cette histoire d’AK-47, c’est juste un surnom donné par mes amis. » L’une des journalistes l’interrompt pour dire « AK-47 veut en fait dire Alicia Keys ?! ». Réponse affirmative. La pianiste poursuit en expliquant qu’il y a une métaphore filée qui se tisse derrière ce pendentif. S’il y a bien référence à la Kalachnikov, elle est purement imagée. Son pendentif, dit-elle, « représente sa force, son pouvoir et le fait de tous les tuer avec [sa] musique ». Il n’y aurait donc aucune intention belliqueuse à voir ici. « Je n’ai jamais eu l’intention de lui donner une connotation négative. » Elle continue, « j’ai trouvé important de venir clarifier mes propos, de m’expliquer et de ne pas rester sur une mauvaise interprétation. Il faut toujours connaître les deux versions d’une histoire. » Alicia Keys a tiré une leçon de ce quiproquo… désormais elle veillera à être « extrêmement claire lorsqu’[elle s’exprimera] ».
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