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Catherine Marcelline, avocate au barreau de Martinique
Fille d'une célèbre avocate martiniquaise, Catherine Marcelline revient pour vous sur son "parcours" qui l'a conduite à être aujourd'hui avocate en Martinique
 26/10/2004 Par Hervé Mbouguen
 
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Catherine Marcelline lors de sa prestation de serment
   
Pouvez-vous présenter à nos internautes ?

Je m’appelle Catherine MARCELINE, j’ai 35 ans et j’exerce à la Martinique depuis 1997, date de ma prestation de serment.

Je suis actuellement associée au sein du cabinet fondé par ma mère il y a trente ans.

Au début de mon cursus universitaire, j’ai choisi la gestion car je voulais diriger une grande entreprise, de préférence tournée vers l’international.
J’ai donc choisi l’Université de Paris - Dauphine où j’ai obtenu ma maîtrise de gestion avec une spécialité en droit du commerce international.

Durant mon année de maîtrise, j’ai été prise de passion pour le droit et j’ai décidé de continuer dans cette voie après la maîtrise.

J’ai donc préparé un DESS de Droit du Commerce International tout en préparant le CAPA (diplôme d’avocat).

Dans le même temps, je faisais de nombreux stages pour un cabinet parisien d’affaires internationales dont l’associé principal, Maître Sauveur VAISSE, a encouragé ma nouvelle orientation.

Des raisons familiales m’ont amenées à rentrer à la Martinique alors que j’avais la possibilité de poursuivre une carrière dans ce cabinet.

Malgré une réadaptation à la vie du pays assez difficile, je ne regrette pas mon choix.
   

Dieudonné Gnamankou que Catherine Marcelline a cotoyé à l'université
©gnammankou.com

Qu’est-ce qui vous a poussée, vous l’antillaise à choisir un DEA d’Histoire et d’Archéologie africaines ?

Durant mes stages au cabinet VAISSE, j’ai eu la possibilité d’approcher également le monde de l’art, ce cabinet étant par ailleurs spécialisé en litiges relatifs aux exportations d’oeuvres d’art.

Je suivais déjà, parallèlement à mes études, un cursus d’auditeur à l’Ecole du Louvre mais je souhaitais approfondir davantage dans le domaine de l’histoire de l’art.

Le choix de l’histoire et de l’archéologie africaines est avant tout un choix du cœur, probablement pour des raisons liées à l’histoire des Antilles elles-mêmes.

J’y ai rencontré des professeurs hors du commun et passionnants (Françoise RAISON, Elikia M’BOKOLO, François POLLET) mais également des étudiants aux carrières prometteuses Dieudonné GNAMANKOU, auteur de la biographie d’Abraham Hanibal, l’ancêtre noir de Pouchkine (NDLR : on retrouvera bientôt Dieudonné Gnamankou en interview sur Grioo.com).

J’y ai surtout découvert l’existence d’une diaspora brillante et active, dont les trajectoires multiples et variées sont autant de sources d’une formidable énergie.

Catherine Marcelline et sa mère
   
Qu’est-ce qui vous a ensuite décidée à retourner dans votre pays ?

Les choix qui ont motivé mon retour au pays sont familiaux. Je souhaitais me rapprocher de ma famille dans des circonstances difficiles.

A l’époque, j’étais effectivement tentée de commencer une carrière à Paris.

Au début la réadaptation a été difficile, notamment pour des raisons de mentalités, en particulier dans le monde professionnel.
Alors que j’avais une formation en droit des affaires, j’ai plongé dans le droit pénal et donc dans certaines réalités de notre société : drogue, violence ...

Cela a été très formateur, tant sur le plan professionnel que sur le plan humain.

Quels challenges affrontez-vous au quotidien ?

Ils sont de deux ordres :

Sur le plan interne, au sein du cabinet, il s’agit surtout d’instaurer des relations de travail saines et motivantes pour toute l’équipe mais également de définir et respecter une éthique du cabinet.

Sur le plan externe, il faut s’adapter à un contexte de plus en plus difficile sur le plan législatif mais également sur le plan économique avec une modification des rapports avec la clientèle ou nos divers partenaires (confrères, magistrats).
   

De droite à gauche, Catherine Marcelline, Mme de GrandMaison, Euzhan Palcy, Danielle Marcelline

En tant que femme, rencontrez-vous des difficultés spécifiques dans votre évolution quotidienne ?

J’ai eu dès le départ plusieurs « obstacles » à surmonter : être femme, jeune et fille d’une avocate dont la réputation n’était plus à faire.
Curieusement, ce sont les clients d’âge mur, notamment les chefs d’entreprise qui m’ont le plus fait confiance.

En fait, j’ai très vite compris qu’il fallait surtout travailler beaucoup plus que ne l’aurait fait un homme.

Il suffit de le savoir, de retrousser ses manches et d’y aller.

Vous exercez de diverses activités entre celles du cabinet, et également associatives puisque nous nous sommes rencontrés pendant le congrès des femmes noires leader où vous jouiez un rôle important

Etant curieuse de nature, j’ai toujours aimé pratiquer plusieurs activités à la fois.

Pouvoir suivre plusieurs activités à la fois est avant tout d’une question d’organisation et surtout de définition de ses priorités.

Depuis quelques temps, j’apprends à repenser mon organisation afin de laisser plus de place à ma vie personnelle car je vais bientôt me marier.

Encore un nouveau défi, être épanouie sur le plan professionnel mais avec une vie de famille également.

Catherine Marcelline (au premier plan) durant le Congrès de la Femme Noire Leader
©grioo.com
   
Que vous voyez-vous faire dans 5 ans ?

Je serai probablement toujours avocate mais avec une implication plus grande dans des organisations telles que le Congrès Mondial de la Femme Noire Leader.

Je souhaite également que mes orientations professionnelles me mènent davantage chez nos voisins de la Caraïbe. Ma formation en droit du commerce international me pousse beaucoup à repousser les frontières.

Quels conseils donneriez-vous à un jeune débutant et qui souhaiterait vous imiter ?

A un jeune qui débute, je dirais ces quelques mots : ténacité, courage, rigueur mais également éthique personnelle pour oser aller jusqu’au bout de ses rêves ou tout au moins s’en approcher.

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