Se marier est techniquement un engagement pris pour la vie, mais quand on regarde les statistiques il y a de quoi s'interroger. D’après l’INSEE, 45% des mariages célébrés en France (55% à paris) finiront par un divorce.
Devant un taux d’échec si important, pourquoi se marie-t-on ?
Plus besoin de se marier pour s’aimer, vivre à deux ou faire des enfants. En France, comme dans de nombreux pays le droit a suivi l’évolution sociale est les privilèges juridiques associés au mariage tendent à se réduire. C’est le cas par exemple de la suppression des différences de droit entre un enfant légitime conçu dans le cadre d’un mariage et un enfant naturel conçu hors mariage.
De quoi reléguer le mariage aux oubliettes ? Pas tout à fait. C’est vrai que ce qui caractérise l’institution du mariage, n’a plus la même force de nos jours. L’infidélité tend à être banalisée, les divorces sont légion, mais malgré tout, par cet engagement certains ont plus que jamais envie de proclamer leur amour. La cérémonie est une manière de dire au monde : « nous nous aimons ». Pour le sociologue François de Singly, « la reconnaissance interpersonnelle de l’union se fait désormais en amont, dans le concubinage. Et c’est sa dimension publique que le couple va chercher dans le mariage ».
Par ailleurs, plus que jamais conscients de la fragilité du couple, les jeunes se marient afin de le conforter selon Jacques-Antoine Malarewicz, psychanalyste.
Autre moteur qui incite les couples à se marier, la venue d’un enfant. Malgré les évolutions de la société, c’est un schéma bien ancré dans nos habitudes. Nombreux sont les couples pour qui le bébé viendra forcément après la cérémonie.
La religion joue aussi son rôle dans la décision de s’unir pour la vie. Devant le maire, c’est rapide, et psychologiquement on se dit que c’est plus facile à défaire. Devant Dieu (quelqu’il soit), c’est différent. Tout de suite les choses prennent une tournure solennelle.
L'environnement social et familial est aussi important dans la décision de s'engager pour la vie. Dans certaines familles une union n'est réellement prise en compte que s'il y a eu un engagement officiel du couple. De plus notre histoire familiale, nous influence, les enfants de divorcés sont réticents à s'engager de peur de répèter l'échec de leur parents ou au contraire, souhaitent prouver au monde qu'ils sont capables de réussir là où leurs parents ont échoué.
Issue d'une famille unie, c'est un modèle que l'on souhaite naturellement reproduire. Quoiqu'il en soit, nous ne sommes pas si autonomes dans nos choix. Que ce soit par assimilation ou par opposition les choix de vie sont fortement imprégnés de notre cheminement familial.
Au final, bien que la société nous ait d'une certaine manière libérés de l'engagement par le mariage, en n'en faisant plus une étape obligatoire, il semblerait que contre toute attente,nous en ayons toujours besoin.
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Vos témoignages
Lucie 32 ans mariée depuis 4 ans
« Je n’oublierai jamais le jour où Hermann m’a demandée en mariage, je ne m’y attendais pas et j'en ai pleuré de joie !Imaginez un grand gaillard d'un 1m95, un genou à terre, qui vous dit: "veux-tu devenir ma femme?". La demande en elle-même ne m'a pas surprise, mais c'est la façon dont il l'a mise en scène qui m'a profondément émue. Hermann,c'est un homme élevé à l'africaine qui sans être macho a des idées bien arrêtées sur la virilité. Un homme, un vrai, ça ne pleure pas, ça ne cède pas à toutes ces mièvreries romantiques. Alors, quand il m'a fait sa demande, après m'avoir invitée à dîner aux chandelles sur une péniche,j'ai compris qu'il avait vraiment voulu me faire plaisir et à renoncé à ses "principes" pour moi. Dans la mesure, où nous avions déjà discuté de nos projets,je n'ai pas vécu le fait de me marier comme un aboutissement de notre relation, mais plutôt comme une nouvelle étape. Pour moi c'était monter d’un cran et dire "cette fois c’est du sérieux" »
Chloé 25 ans étudiante
« Me marier ? Plus jeune j’étais contre, j’ai vu ma mère complètement effondrée après son divorce et mes petites sœurs en souffrir encore plus que moi. Surtout qu'au pays les femmes sexagénaires, donc de la génération de ma mère, n'ont pas droit à une deuxième chance. Ton mariage a échoué, et bien tu es punie et quasiment mise au banc de la société. Le mari,lui, conserve les amis du couple, très souvent la maison et parfois aussi la garde des enfants. Le droit quand il fonctionne remonte à l'époque napoléonienne, les codes civils africains sont des copies légèrement modifiées du code Napoléon à ceci près qu'ils n'ont pas évolué d'un iota ou presque. Du coup, la femme reste infantilisée par rapport à son mari. On existe en tant que Madame Quelqu'un et le jour où l'on perd ce statut, on perd tout. Cette sensation d'exister à travers l'autre m'a toujours frustrée. Et je sais aujourd'hui que c'est elle qui m'a éloignée du mariage.
Mais petit à petit, je me refais à l’idée et je me dis pourquoi pas ? Après tout, je ne suis pas condamnée à répéter l’histoire de mes parents. Je pense que voir mes amies franchir le pas m’a amenée à repenser la chose. L’amour de Sébastien mon copain depuis 4 ans issue d’une famille toujours unie, aussi »
Nora, 29 ans future mariée
« Depuis que j’ai dit oui à Thomas je suis survoltée ! Les préparatifs du mariages sont tellement prenants que des fois on a envie de tout plaquer ! On se dispute souvent, il faut négocier sec avec les familles….Si on les écoutais, tout le Brazza serait présent à notre mariage!!!! Il font inviter tonton machin, tata truc...
Ma mère veut tout réjanter, mon père répète qu'il marrie sa première fille donc son honneur est en jeu, ils en oublient nos désirs à nous, les principaux concernés, les mariés.Des fois je me dis qu’on aurait mieux fait de se marier en catimini. En même temps, ce mariage, je le vis comme un plongeon dans ma famille au sens africain du terme. C'est vrai que parfois les parents en font trois tonne. Mais il y a aussi une vraie solidarité familiale, chacun y met du sien pour que la fête soit belle. Quand je suis rentrée à Brazza annoncer mon mariage à ma grand-mère, elle m'a emmenée dans sa chambre, à ouvert une cantine de laquelle elle a sorti son voile, je suis sa première petite fille elle aimerait que je le porte. Elle m'a aussi donné 50.000CFA, ce qui ne représente rien dans le budget mais pour elle c'est énorme. Je ne m'y attendais vraiment pas.Il y a quinze jours j’ai fait mon premier essayage en robe de mariée, quand je me suis vue dans la glace, j'avais la gorge nouée.
Ce sont ces moments là qui me rappellent l’importance de l’engagement que nous avons pris. »
Michelle, 37 ans jeune mariée
« Je me suis mariée l’été dernier, après 3 enfants et 10 ans de vie commune. Au départ ce n’était pas du tout notre projet. Et puis l’idée a commencé à germer. Quand à 36 ans on vous dit encore Mademoiselle, ça fait tout drôle. Et puis être appellée Madame Tonier, j'en ai l'habitude, chez le médecin, à l'école, à la banque, vu que c'est le nom de mon compagnon et celui des mes enfants tou le monde suppose que c'est aussi le mien.En fait j'étais la seule de la maison à porter un nom différent!Au début, je rectifiais automatiquement en disant, nous ne sommes pas mariés,et au final ,j'ai pris l'habitude d'être appellée comme ça. Ce sont ces petites choses qui nous ont fait réfléchir.
Xavier et moi nous sommes demandés ce qui nous retenait encore et nous nous sommes rendus compte qu’en fait nous avions passé tous les obstacles que l’on voyait 10 ans plus tôt ! On dit parfois des Antillais qu'ils sont volages, qu'ils font des enfants ici et là, Xavier au bout de dix années est toujours à mes côtés.Je n'ai plus besoin d'être rassurée sur ce point.Il m’a fait sa demande de manière très romantique: en me levant un matin j’ai trouvé la bague sur mon chevet avec un mot, dis oui. Et j’ai dit oui ! Nous avons fait une belle fête avec toute la famille et nos amis et j’en suis heureuse. Ce sont de beaux souvenirs. Ce que me touche le plus, c’est le fait que nos enfants aient pu y assister »
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Le dossier
 Sommaire du dossier
1- Célibataire, je fais une rencontre
2- En couple, nous décidons de nous installer ensemble
3- Et si on mettait un bébé en route ?
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