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Quelle galère mais quelle galère !!
Eh oui ils ont remis ça! Depuis le temps, on devrait être habituées, n’est-ce pas ? Eh bien, malgré ce petit goût de « déjà-vu », la grève, année après année, parvient à nous prendre de court !
 29/11/2007 Par Tatiana Guillaume
 
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©Haneek S http://haneek.s.free.fr
   

Tout d’abord, c’est la grève ok, mais de qui exactement ? Mais la grève de tout le monde, mes chéries ! Eh oui! La vraie grève se reconnaît au fait que, partant d’un noyau dur —qui, étrangement, est souvent la RATP—, elle entraîne finalement dans son sillage toutes les catégories de la population active. La fameuse « chain reaction ».

Ainsi comme moi, vous avez certainement appris avec délices, la veille du jour J, que l’instit’ de votre poussin ne pourrait pas venir demain; que la baby-sitter, qui habite à Brives-la-Josette —ligne Z du RER, en zone 9—,  ne pourrait pas vous seconder, même au tarif «Jour de l’An»; que votre dévouée belle-sœur dépanne déjà 3 voisines, soit 7 enfants dans son deux-pièces.

Hmmm… Déjà cette petite sensation de pré-grève vous envahit d’un coup. Oui, vous sentez que celle-là sera encore meilleure que celle de l’année dernière. Car, cerise sur le gâteau, votre patron, contrairement à la maîtresse, a annoncé qu’il serait au bureau et surtout, avec un suave sourire, vous a permis « d’arriver demain un peu plus tard que d’hab’ » (il est sympa hein ?). Oubliée donc la possibilité de poser une petite journée « Feux de l’amour et tarte Tatin ». Vous irez bosser demain ! Et moi aussi, si ça peut vous consoler…

5:45 : Le réveil sonne, je me dis que ce doit être une erreur puisque la dernière fois que je me suis levée si tôt c’était au mois de juillet pour partir à Roissy-Charles-de-Gaulle, direction le soleil des Tropiques (vous aussi, ça vous rappelle une chanson ?). Après réflexion, je me rappelle que non, je ne suis pas en vacances. Du tout. Je m’éjecte du lit, ultra-motivée pour arriver à l’heure au travail ce matin, car en revanche ce soir, je partirai très à l’avance, personne ne pouvant récupérer mon bout de chou.

6:15 : Son père me propose une dernière fois d’emmener le petit avec lui au travail. « Mais non, ça ira très bien ! », lui dis-je.

Et je récapitule mentalement mon plan sans faille : A 6:30, je le laisse chez la voisine, qui est une copine, ainsi il finit sa nuit tranquillement. A 7:30, elle lui donne son Benco, l’habille et le dépose à l’école à 8:15. Là, il passera la journée dans la classe de Marie-Odile, une autre maîtresse qui, j’en suis certaine, s’occupera parfaitement et avec joie de tous les élèves de moyenne-section, en plus des siens…  Plus sympa que de passer sa journée à bidouiller Paint, tout seul sur un ordi abandonné, au travail de papa.

Je le récupèrerai à 18:00, à la sortie de l’étude et demain la routine reprendra son cours.

6:40 : Je descends dans la bouche de métro. Les guichets sont vides. Redoutant sans doute l’agression d’un voyageur à bout de nerfs, nos amis les agents de la RATP se cachent. Les tourniquets, eux, sont ouverts et gratuits.

« 1 rame sur 6 », annoncent les écrans de la station. L’on ressent déjà, en cette heure matinale, une vraie joie de vivre émanant des travailleurs qui, comme moi, n’ont pas eu le choix. Le quai est bondé, on dirait un concert à Bercy, les briquets et le brouhaha en moins. Au fait, la star c’est… le prochain train.

7:15 : La rame arrive. « Veuillez-vous écarter de la bordure du quai…Veuillez laisser descendre avant de monter… Une autre rame arrive dans trente secondes… » Conseils et promesses qui biensûr nous touchent, mais que chacun s’empresse de ne pas suivre: La marée humaine autour de moi s’agglutine au bord du quai. Et tout en insultant ceux qui essaient de sortir, menace de m’engloutir, que dis-je, de me piétiner sans aucun état d’âme. J’y suis ! La tendance de cette grève 2007, c’est bien sûr la coupe du monde de rugby !

7:19 : Je renonce à prendre cette rame car je crains pour mes pieds « Mais aïeuuuuh ! Ca va pas non ? », mes cheveux j’ai perdu une extension dans la cohueet disons-le, ma vie. C’est à croire qu’aujourd’hui, plus que jamais, tous ont juré d’arriver au travail à l’heure, dussent-ils y laisser un bras.

Justement ! Un monsieur a réussi à monter en dernier, se projetant de nulle part tel un boomerang, se cabrant tel un gymnaste russe, écarlate comme un poivron (ou un poivrot), il laisse les portes se refermer sur son bras et sa sacoche de cuir caramel. Peu lui importe, il est monté! Héros des temps modernes, où se rend-il donc ? Qui est-il ? Probablement un cousin de Jack Bauer qui part sauver la planète, ou peut-être un cardiologue renommé qui doit opérer dans moins d’une heure, ou alors un agent administratif qui aime son travail ? C’est beau la France qui se lève tôt…

7:55 : Une nouvelle rame. Il y a encore plus de monde que tout à l’heure. Je pense : « Pourquoi ne pas renoncer, aller au bistrot boire un café et grignoter un croissant en lisant tranquillement ELLE ? Appeler mon patron et lui dire que j’ai tout essayé ?

Allez, courage, j’attends encore…

8:23 : Encore une rame. Je me retrouve à l’intérieur mais je ne sais pas comment.

Je vous passe tous les chouettes détails que vous connaissez déjà : la main baladeuse derrière moi, les pellicules pile devant mes yeux et l’odeur tout autour… Oui l’odeur, parlons-en. Parce que ce que je préfère, et je sais que vous aussi, c’est le type sympa qui te fait un bon vieux sourire avec une moue compatissante genre :« C’est dur hein ? ». Et là il te lâche au nez un bon vieux soupir chargé de son haleine de « pas eu le temps de prendre mon petit-déjeuner… n’y d’aller chez le dentiste depuis 5 ans ». Mais je m’égare.

9:45 : J’arrive au bureau. Je ne suis pas en avance certes, mais aujourd’hui, trois quarts d’heure de retard me semblent plutôt honorables. Surprise! Mes collègues sont déjà tous là! C’est une blague ? Habiteraient-ils tous à Boulogne, à deux pas l’immeuble de notre société ? En plus, personne n’est essoufflé ni même énervé... Avez-vous remarqué comme, les jours de grève, chacun met un point d’honneur à faire croire aux autres que tout a été comme sur des roulettes et que ce n’était pas aussi terrible que prévu ?

Ok, je joue le jeu : « Salut tout le monde !!! », chantonnè-je à la ronde, arborant un grand sourire. On me fait juste remarquer qu’il manque une manche à ma veste. « Oui, c’est un style. Y reste du café ? »

La journée se passe sans encombre.

17:00 : Je m’en vais tôt afin de récupérer mon lapin à l’école. Re-belote dans le métro. Tous ces contacts, toute cette énergie, j’avoue, ça m’avait manqué depuis ce matin !

18 :34 : J’arrive devant l’école, la jupe de travers mais relativement satisfaite de mon timing. Et là…

Je trouve mon pauvre poussin debout tout seul sur le trottoir, dans le froid, avec son cartable trop lourd et sa tête des grands jours. Il m’explique que « c’était ça où le commissariat, parce que la dame de l’étude, elle a dit qu’elle habite dans le 95 et qu’elle aussi, elle veut rentrer chez elle ».

Bon.

Ca aurait pu être pire. Il est vivant. Je suis vivante. Positivons.

Tout de même, en arrivant à la maison, je note rapidement sur un post-it : « Ne pas oublier prendre hache lors prochaine réunion école »

Bon à savoir

- LE CO-VOITURAGE : http://www.covoiturage.com/ met en contact  les conducteurs et les passagers pour effectuer un voyage en commun.

- PEUPLADE : http://www.peuplade.fr/ co-voiturage, prêt de vélos, hébergement temporaire, baby-sitting… Entraidez–vous entre voisins pendant les grèves et pas seulement avec ce sympathique site « de quartier ».

- VELIB’ : http://www.velib.paris.fr/ pour tout savoir sur le fonctionnement du Vélib’ : abonnement, tarifs, emplacement des bornes… Attention, pendant les grèves, les places et les vélos risquent de se faire rares !

- Et pour les plus courageux, PIELIB’ : http://pielib.sebatv.tv/ Paris avec… ses pieds et une bonne dose d’humour !


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