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Etre mieux, avoir confiance en la vie avec la biodanza
Se sentir mieux, guérir le contact avec l’autre, avoir confiance en la vie et en l’avenir, être en meilleure santé, la biodanza, douce thérapie, peut vous aider. Mais la biodanza, c’est aussi un projet de société contre le racisme, les discriminations et la violence.
 25/11/2007 Par Geneviève Dobey
 
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©San Francisco School of Biodanza
   
C’est en observant les effets de la musique et de la danse sur des malades en hôpital psychiatrique que Rolando Toro Araneda, psychologue et anthropologue chilien, commence les recherches qui lui ont permis de mettre au point le système biodanza. Apparue au Chili dans les années 60, et inconnue en France jusqu'aux années 80, la biodanza se développe dans le monde entier, avec de plus en plus de pratiquants, d'écoles, de professeurs. J'en avais entendu parler sans vraiment comprendre ce que c'était. De toute façon, la biodanza fait partie de ces choses qu'il vaut mieux expérimenter soi-même. Voici quelques morceaux choisis des 2 cours auxquels j’ai participé pour mieux comprendre le phénomène.
Joie et liberté
   

Nathalie et Vishnuda
©Nathalie Arnould

Le grand miroir du studio de danse est entièrement recouvert d'un tissu, le message est clair : en biodanza, on se concentre sur son ressenti et non sur son apparence. Il y a du monde, une petite majorité de femmes mais les hommes sont bien présents. Nathalie, la prof, explique sa première "proposition" : que chacun danse seul, sans chercher à faire de l’art, juste pour le plaisir, juste pour se détendre, bouger sur la musique, se relaxer le cou, les épaules. Tout d'un coup, je me demande si c'est bien que je sois là, ce que la biodanza peut m'apporter puisque je sais déjà danser. Puis je me décide à jouer pleinement le jeu, sans préjugés. Musique. C'est un samba, très joli, entraînant mais pas rapide. Je sais danser le samba mais je ne suis même pas tentée de faire les pas que je connais, je suis venue pour expérimenter autre chose, ce n’est pas un cours de danse, c’est autre chose. J’accepte de vivre l’expérience. Je me détends, je danse, la tête libre. Et je comprends la différence : dans un cours de danse ou une soirée, on s’amuse, on se détend et on se change les idées, pareil. Mais on contrôle avec la tête pour « bien » faire. Ici, non. Il ne s’agit pas de "bien" faire mais de faire juste par rapport à ce que l’on est, ce que l’on ressent ce jour-là. On n’est pas en représentation. On tombe le masque un instant, on n’est plus soumis au jugement. C'est super gai et convivial. Dès les premières notes, les gens sourient, rient, se détendent, cessent de se "prendre la tête".
Guérir le contact avec l'autre
   

Deuxième musique, deuxième "proposition", il faut danser à deux en se tenant les mains et en se regardant dans les yeux. Régulièrement, on change de partenaire. C'est incroyable et génial de sentir les énergies différentes de chacun, c'est frais, innocent, pas de drague, juste un contact désintéressé. Mais c’est troublant. Et quelquefois gênant. C’est l’époque qui veut cela, qui nous pousse à la méfiance. On nous enseigne à considérer l’autre comme un ennemi, comme un concurrent à éliminer. C’est has been depuis longtemps de parler de l’Autre en "frère". La musique, soigneusement choisie, facilite l'exercice. C'est une musique qui rend heureux, qui rend léger, qui ouvre le coeur.

Les "propositions" se succèdent, ah oui, en biodanza, on ne parle pas d'exercice mais de proposition. Car rien n'est obligatoire, chacun fait ce qu'il peut, quand il est prêt et jusqu'où il est prêt à aller. Il y a une femme, pourtant fort motivée au départ qui abandonne assez vite, elle va s’asseoir. Elle ne part pas, elle reste, mais elle ne peut pas. C’est tout. Personne ne la force.
On alterne moments seuls, à deux, puis trois, moments en groupe, marches, danses, rondes, exercices de respiration, on se soutient, on s'accompagne. C'est quelquefois très émouvant. Il y a beaucoup de respect et de tendresse dans l'air. Or la tendresse, l'être humain en a intensément besoin pour vivre. Avec l'autre, le contact est sans arrière-pensée et sans jugement : jeune, vieux, beau, laid, riche, pauvre, gros, maigre, on danse avec tout le monde. Une ou deux fois, mon côté cynique, misanthrope et rabat-joie essaie de prendre le dessus et de me dire à quel point on doit avoir l'air "cucul" et ridicule avec nos danses. Mais je le fais taire : je le connais, il ne veut pas que je sois heureuse. Et puis j’aime bien la petite maison dans la prairie.
La biodanza, pour qui, pourquoi?
   

©Biodanza.co.uk

Pour être bien, mieux dans son corps, lutter contre la déprime, le stress, la fatigue, aider à guérir les mémoires de violence. Elle est bienvenue par exemple en complément d'un travail thérapeutique pour les personnes ayant subi l'inceste ou la violence parentale. La biodanza a la faculté de nous mettre en contact avec la vie en nous, avec ce qu’il y a de meilleur, la joie de vivre, l’ouverture, la confiance. Elle est aussi utilisée en thérapie complémentaire dans les cas de toxicomanie, alcoolisme, dépression et sur des groupes de malades d'Alzheimer et de Parkinson.La biodanza est d'ailleurs reconnue comme médecine complémentaire en Grande-Bretagne.
Biodanza, paix, racisme et réconciliation

©Biodanza.co.za
   
Se réconcilier avec soi-même mais aussi avec l’autre, être plus ouvert, accepter l’autre dans ce qu’il est et dans sa différence, avoir confiance, ne plus avoir peur. Car c’est souvent la peur qui est à l’origine de l’agressivité, du racisme, de la discrimination.
Car la biodanza n’est pas qu’une simple "médecine douce". Pour Rolando Toro Araneda qui a fui la dictature chilienne et qui a toujours pensé que les guerres et l’extraordinaire déchaînement de violence de notre siècle n’étaient pas une fatalité, la biodanza est aussi un vrai projet de société. Un projet pour un monde plus juste, plus fraternel, plus égalitaire. Guérir le contact avec l’autre, c’est cela aussi. En Afrique du Sud, en Israël, dans les favelas au Brésil, partout où la haine et la peur ont détruit le lien humain, la biodanza est utilisée avec succès par des thérapeutes pour réconcilier les ennemis d'hier (et d'aujourd'hui). Comme le dit Nathalie Arnould dans son interview : "Quand les gens ont du plaisir ensemble, ils n'ont pas envie de s'agresser, il n'y a pas de compétition, pas de racisme". lire son interview sur Grioo Pour Elle

Quelques sites internet :
www.biodanza-france.com (sur ce site, une liste des cours sur toute la France)
http://www.biodanza-paula.org/somm.html
www.biodanza-iris.com
www.biodanza-paris.com
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