C’est un voyage en Côte d’Ivoire il y a une trentaine d’années qui aura déclenché chez Lydia un déclic. Amoureuse du continent africain, elle n’aura de cesse l’envie d’unir cette culture si éloignée à la sienne. Et c’est dans la musique qu’elle trouvera le moyen d’établir cette union.
Lydia Domencich (prononcez Domencik) est aujourd’hui le « lead » de Madomko un quartet de jazz au style bien à part.
A priori, rien ne prédestinait Lydia au jazz. Musicienne depuis l’enfance, elle fait la conservatoire de Paris, « j’adorais la musique classique mais pas l’ambiance qui régnait au Conservatoire, j’avais ce sentiment d’être décalée ». C’est ainsi qu’elle s’est rapprochée de la musique contemporaine.
Sa grande sœur journaliste et basée en Côte d’Ivoire, lui offre un billet. A 20 ans, elle découvre ce continent et s’émerveille. Elle séjourne chez un ivoirien chargé par le gouvernement de répertorier les musiques de sa région. Son séjour ne pouvait mieux tomber, le mois de Décembre en pleine fête des moissons. Les moissons s’accompagnent de nombreuses cérémonies traditionnelles. Son hôte lui sert de guide « j’ai vu des choses que je n’aurais jamais pu voir en tant que touriste, et il s’est produit quelque chose de magique j’ai eu ce sentiment d’être chez moi ».
A son retour, en France après le Conservatoire, elle se met à l’écriture de musique pour les spectacles de danse. En 1989, nouveau séjour en Côte d’Ivoire. A nouveau, la magie opère.
Durant les années 80, le milieu de la danse est miné par le SIDA. C’est une hécatombe. Progressivement, Lydia s’en éloigne.
Son compagnon l’incite a écrire son propre album. « La musique contemporaine, il y a une liberté que l’on ne trouve nulle part ailleurs ».
De sa rencontre avec le percussionniste français Pierre Marcault, naîtront 7 albums. Pour Lydia, il y avait cette envie de retrouver la richesse de rythmes africains découverts à 20 ans.
Avec Pierre Marcault et Aïssata Kouyate, Lydia fonde Andouma. Andouma en malinke signifie « les gens avec qui on se sent le mieux ». Dans le patois de son père originaire d’un village à la frontière italienne et autrichienne, Andouma se traduit par « allons-y ! ». Un double sens qui symbolise toute la philosophie de Lydia Domencich.
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Une aventure humaine qui s’achèvera mais qui laissera à la musicienne ce plaisir de travailler en groupe.
Ainsi naît Madomko. Ma pour Marcault, Do pour Domencich, Ko pour Kouyate. Dans ce nom aussi un double sens en bambara, Madomko veut dire une invitation à danser, et aussi ce que chacun sait.
Par la suite, Julien André et Ibrahima Diabaté rejoindront le groupe par la suite.
Depuis juin 2007, Madomko présente son dernier album « D’Ouest en Ouest ». Un album qui unit les cultures qui sont chère à Lydia. « De l’Ouest de l’Europe à l’Ouest de l’Afrique et encore plus à l’Ouest Cuba » précise-t-elle. « Notre musique, c’est un parallèle entre la culture de Yorouba et sa tradition transposé sur quelque chose de pas traditionnel le piano et la basse ».
Le maître mot de Madomko, c’est le respect. « Il faut respecter l’autre dans le respect de soi. L’important c’est de trouver un dénominateur commun, mais surtout pas le plus petit, là ou c’est évident ».
Madomko sur scène :
23 Novembre Festival Ze Ouf St Jean de la ruelle
29 Novembre Beaurepaire à Lyon
30 Novembre Festival Tambours Battants à Genève
Le site de Madomko
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