Le sacre de la reine Cristina
Cristina Fernandez ©Présidence argentine |
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Ce sont les médias argentins qui l’on surnommée ainsi. Il faut dire que succéder à son époux n’est pas chose courante en politique. On soupçonne même le couple présidentiel, de vouloir se relayer tous les quatre ans afin de contourner la loi constitutionnelle qui interdit à tout candidat sortant de se présenter à sa propre succession.L’élection de Cristina Fernandez de Kirchner, à tout d’une succession monarchique, la toute nouvelle présidente de l’Argentine a en effet reçu le soutien inconditionnel de son président de mari mais aussi des moyens à la disposition de celui-ci.Elue dès le premier tour, Madame Kirchner n’a pourtant pas vraiment fait campagne, "Nous savons ce qu'il faut et nous savons comment le faire" a été son slogan vedette. C’est avec des phrases on ne peut plus floues qu’elle a su convaincre son électorat. Petit florilège : "Allons de l'avant. Nous allons le faire. Nous sommes en train de le faire. C'est le futur, mais c'est aussi le présent"...
Il faut dire qu’en face d’elle, il n’y avait pas de candidat capable de faire le poids. La division de l’opposition a largement profité à l’ex-Première dame, qu’on a surtout vue aux côtés des grands de ce monde durant la présidentielle argentine. A la veille du scrutin, elle a d’ailleurs reçu la visite de Ségolène Royale en voyage en Amérique latine. La candidate malheureuse du PS et l’avocate sénatrice s’étaient déjà rencontrées durant la présidentielle française. Elles ont eu un entretien d’une heure, l’occasion d’échanger sur leurs expériences de femme et candidate. Il est vrai que c’est un challenge que de concilier exercice du pouvoir et féminité. Au sortir de l’entrevue, Ségolène a qualifiée Cristina Fernandez de femme « très déterminée ». En effet il faudra bien ça à cette avocate sénatrice de 54 ans, pour tenir les reines de son pays. Elle entend surfer sur la vague de la récupération institutionnelle et socio-économique due à son époux à qui l’on doit aussi la fin de l’impunité des dirigeants tortionnaires de la dictature qui a prévalu de 1976 à 1983. Son discours est assurément à gauche, candidate du Front pour la Victoire crée par son mari Nestor, Cristina Fernandez est une péroniste convaincue. Cela n’empêche pas la toute récente présidente de posséder un esprit d’ouverture comparable à celui du président français, tant cette ouverture est éclectique. L’union fait la force dit-on. Madame Kirchner à donc 4 ans pour le prouver.
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