Acheter les fournitures scolaires le premier samedi de septembre, en même temps que 33 millions d’autres mamans ? Je reste zen. Choisir un cartable ergonomique, grand, « kifoupalahonte » (je me contente de citer) et qui ne coûte pas les yeux de la tête? Je gère. Passer une petite annonce deux jours avant le début des cours pour trouver une aide aux devoirs ? J’ai testé. Remplir d’argent tout un tas de petites enveloppes pour payer la cantine de septembre, la coopérative ou la prochaine sortie au théâtre ? Fastoche ! Assister aux multiples réunions de début d’année avec la maîtresse, les représentants des parents d’élèves ou les intervenants culturels ? Pas de souci ! bien au contraire ! Ces réunions ayant toujours lieu à 16:45, en pleine semaine, cela me permet d’écouler, entre le 30 août et le 15 septembre, une bonne dizaine de RTT dont je n’ai que faire! La rentrée, disais-je ? Tout à fait maîtrisée par la maman expérimentée que je suis. Il reste tout de même une idée qui, année après année, suffit à me donner des bouffées d’angoisse : Les inscriptions aux activités sportives parascolaires. J’y songe seulement et déjà des auréoles menacent de se former sur mon top en soie sauvage. Mais cette année encore, je ne renoncerai pas. Au départ tout commence toujours super bien : on discute sereinement avec le papa (si, si ! ça l’intéresse), puis avec l’enfant : « Mon cœur, tu es certain? Cette année, tu veux faire de la natation ? ». Le « cœur » en question est sûr. Tout va pour le mieux. La date des inscriptions est repérée et entourée en rouge sur le programme des disciplines reçu mi-août. Ledit programme est « magnétisé » sur le réfrigérateur : impossible de l’égarer, impossible d’en oublier la date et l’heure. L’heure. C’est l’un des points-clé de la réussite de ce challenge. Les mamans qui me lisent comprendront. Les horaires, âges des participants et lieu de pratique de chaque atelier sportif sont précisés sur le programme. Ainsi on comprend aisément après une bonne demi-heure de concentration, que les inscriptions pour la natation des 4-6 ans au gymnase des Lions est à 08:30 le 6 septembre, tandis que pour les 8-12 ans, à Paul Valéry, ce sera le 8 septembre à 09:00. Les petits nageurs auront le choix entre des cours les mardi à 19:00 aux Lions ou les jeudi à 18:15 à Edouard Vaillant ou les mercredis à 16 :45 au Petits Carreaux. Alors ? C’est clair, n’est-ce pas ? L’on réussit finalement à identifier le cours choisi. En fonction de l’horaire : Poussin n’ira pas nager à la nuit tombée, ni pendant le cours de tennis du grand frère, la nounou n’ayant pas le don d’ubiquité. En fonction du lieu : Poussin ne traversera pas la ville après l’école. Enfin en fonction de l’âge: Poussin refusera d’être avec des « bébés cadum qui ne savent même pas nager » et nous parents refuserons qu’il soit avec des trop grands « qui vont le faire se sentir microbien». Le plus dur est fait. Du moins le pense t’on. L’on va jusqu’à se croire maligne parce que cette année on a pensé à poser sa matinée (les fameuses RTT de septembre) et mis son réveil à 06:00. Et qu’en ce 6 septembre, lorsque l’on débarque devant la Mairie à 07:00 au lieu de 08:30, le visage gris de fatigue, avec en main le livret de famille, le chéquier et un certificat médical attestant que notre enfant est physiquement apte à pratiquer une activité sportive, c’est aussi avec une bonne dose d’optimisme. Mais non. Mais non je ne suis pas seule. Je pense immédiatement aux visites d’appartements d’étudiants proposés par le « Particulier à Particulier ». Il y a déjà là sur 3 étages un nombre incroyable de parents assis, que dis-je, vautrés dans l’escalier. Certains dorment. D’autres, de peur de perdre leur place, se relaient dans la file, le temps d’aller boire un café ou de fumer une cigarette dehors. Certains aussi, et ce sont mes préférés, les « Anciens combattants », racontent leurs souvenirs. « L’année dernière j’ai attendu 2 heures pour rien ! Lorsque je suis arrivée dans le bureau le type m’a dit qu’il ne restait plus que Danse du ventre. Tu me vois annoncer ça à mon fils de 11ans ? Il voulait faire Foot… » « Moi cette année je suis arrivée à 5:30 du matin. Y avait juste le Monsieur avant moi. » « Celui qui dort là, par terre ? » « Oui, lui. » « Cette fois j’ai pris une thermos de bouillon et des petits sandwichs. Les autres années, je savais pas que c’était comme ça. Ils s’en moquent bien de nous, tu parles ! Du moment qu’ils les vendent leurs inscriptions » « C’est pas vrai Madame ! Allez voir les prix des activités dans les associations privées. Vous verrez, vous reviendrez ! Ici c’est 3 fois moins cher alors évidemment qu’y a du mond’ ! Avec ce que me coûte déjà la rentrée... » J’adore aussi observer les mamans africaines : elle ne râlent jamais. De temps en temps elles changent de position, soupirent une fois et l’attente reprend. Nous autres trépignons et soufflons comme des taureaux, nous maudissant et nous toisant les uns les autres. Celui qui ne tient plus à la vie n’a qu’à tenter de voler une place dans la file désordonnée. Je ne m’y risquerais pour rien au monde. Je suis coupée dans mes réflexions par la voix d’une des employées municipale du service des Sports qui est descendue nous prévenir avec douceur : « Y a plus d’foot et d’tennis ! Je répète : y a plus d’foot et d’tennis ! Le foot et l’Tennis, plus la peine d’attendre ! Oui Madame, tous les âges ! » Elle repart sous les malédictions silencieuses pour au moins 3 générations. Plusieurs mamans se lèvent et partent nous laissant des places tant espérées. Ma motivation est décuplée car du coup, je suis montée d’au moins 20 marches. 1 :30 après, j’accède enfin avec quelques autres persévérants au Bureau des Sports de la Mairie. Toute dignité envolée, nous acceptons « les restes » (Gardez votre sourire, j’aimerais vous y voir!). Oui, mon fils fera de la GRS : Gymnastique Rythmique et Sportive. Comment ça, c’est un truc de fille ?!! Il n’a pas trop intérêt à moufter. La dame à côté de moi a les larmes aux yeux. L’employée refuse d’accepter sa fillette de 4 ans à la danse orientale avec les ados, faute de places restantes chez les petits. « Mais puisque je vous dis qu’elle est très éveillée !!! ». Un Monsieur n’a pas pensé au certificat médical d’aptitude. Il devra donc l’apporter au professeur lors du premier cours, faute de quoi la place de son enfant sera cédée à un enfant sur liste d’attente « Oui, je vous le jure ! Je vous le promets ! ». On frôle l’hystérie. Quant à moi, je repars avec la précieuse carte sportive 2007-2008 de mon fils. Très fière, il faut dire. Sur les marches, vides maintenant, gisent des cannettes de soda, des mouchoirs en papiers humides et des programmes froissés en boule… Quand je vous disais que j’étais une pro de la rentrée ! Illustration signée Haneek.S Découvrez son site Contact Allez ! Assez dit de mal ! L’OMS est quand même ce qui se fait de mieux pour que votre enfant fasse du sport à l’année dans de bonnes conditions : les professeurs sont formés, le matériel est aux normes, les piscines et les gymnases sont grands et adaptés. Et comme le disait la dame tout à l’heure, c’est 3 fois plus abordable qu’ailleurs. Il y en a un dans chaque ville, renseignez-vous ! Voici les coordonnées de l’OMS de Paris : OMS (Office du Mouvement Sportif) 2, place Baudoyer 75004 PARIS Tél. : 01 42 76 03 14 Fax : 01 42 76 03 14 info@oms-paris.org
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