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Nathalie trouve-moi un prénom
Rien ne prédestinait Nathalie Ahanda à écrire un livre, tout est parti en 2000, suite à la naissance de sa fille prénomée Tiyi. L’intérêt que suscitait ce prénom d’origine africaine a aiguisé la curiosité de Nathalie qui s’est piquée au jeu au point d’écrire un ouvrage sur les prénoms africains.
 03/08/2007 Par Lize MOUDOUTHE
 
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©Nathalie Ahanda
   

Bonjour Nathalie, peux-tu te présenter aux grioonettes ?

D’origine camerounaise je suis arrivée en France pendant mon enfance. J’ai grandi dans la banlieue parisienne et j’y ai fait toutes mes études. Je souhaitais travailler dans le secteur social j’ai donc fais un second cycle dans les Ressources Humaines, et un troisième cycle dans le domaine de l’Humanitaire et de la Gestion d’Associations. Aujourd’hui, après un parcours en France et à l’étranger je suis Chargée de Mission dans le domaine de l’Insertion Professionnelle. Mon rôle consiste à professionnaliser les pratiques des équipes dans le secteur associatif ; informer et conseiller les entreprises et les personnes présentant des problèmes d’aptitude au travail ainsi que proposer les moyens les plus appropriés pour aider les structures accompagnant des publics à la recherche d’un emploi ou d’une formation.

 

Pourquoi avoir choisi de faire ce livre sur les prénoms africains ?

L’idée d’un ouvrage sur les prénoms africains est venue à moi un peu par hasard. J’ai eu une petite fille en 2000 et avec son papa nous lui avons logiquement donné un prénom qui nous plaisait beaucoup et il se trouve que ce prénom était africain. Il s’agit de TIYI, comme la reine égyptienne. C’est une femme pour qui j’ai une énorme admiration. Aussi, donner à ma fille son nom était totalement logique et en plus cela était un moyen de renouer avec notre histoire. Ce nom était également un message que son père et moi voulions lui adresser. Car porter un tel nom vous oblige à vous en montrer digne chaque jour. De plus, un tel héritage vous pousse sans nul doute à perpétuer cette grandeur que symbolise cette grande dame de l’histoire. Donner un prénom africain à un enfant noir ou métisse est une manière de lui dire qu’il peut accomplir tout ce qu’il souhaite dans la vie comme ses ancêtres l’ont fait avant lui. Et ce n’est certainement pas le message qui est véhiculé par les médias traditionnels.

 

Pour en revenir au livre, tout a commencé un peu comme une un testament. A force d’être interpellée par les uns et les autres au sujet du nom « original » de ma fille j’ai voulu prouver à ceux qui en doutaient encore que les prénoms africains non seulement étaient nombreux mais en plus étaient tous aussi beaux et originaux que d’autres pouvaient l’être. Et qu’il était possible de réussir avec un nom africain contrairement à ceux que certains peuvent penser. Et c’est pour cela que j’ai mentionné des exemples de personnalités du monde politique, économique et scientifiques ou encore des arts avec des prénoms africains.

 

Comme cette preuve je voulais d’abord la faire auprès d’un petit cercle, j’ai commencé par faire une liste des prénoms africains que je connaissais. Et grisée par mes propres découvertes et de plus en plus passionnée par le sujet, je me suis mise à faire des recherches plus poussées et d’une trentaine de prénoms, je suis très vite arrivée à une vingtaine de pages et on connaît la suite…

Au final cela a donc donné un ouvrage de plus de 300 pages et le premier guide de prénoms africains en français.

 


   

©Nathalie Ahanda

Comment t’y es-tu prise pour rassembler tous ces prénoms ?

Comme je le disais précédemment j’ai commencé par ceux que j’ai pu connaître à travers mes lectures et les rencontres que j’ai pu faire. Puis j’ai commencé à faire des recherches plus précises dans les livres d’histoire, les livres spécialisés sur les prénoms et Internet. Mais ce qui a été une autre grosse source d’informations, ce sont tous ceux que je rencontrais qui avaient des prénoms africains à qui je demandais l’origine, la signification, les conditions d’attribution… Beaucoup de personnes ont fait appel aux parents restés aux pays. Les grand-mères, mères, les tantes, les oncles, les pères et autres parents plus ou moins éloignés ont été mis à contribution.

 

Ton livre est une autoédition, ton projet n’a pas intéressé les éditeurs ?

 

Au contraire, il a intéressé un certain nombre d’éditeurs mais ma démarche était très personnelle dès le départ. Cela était un peu comme une grossesse menée à terme et il aurait été dommage de faire une césarienne quand il était possible d’accoucher toute seule et naturellement. Donc j’ai décidé de l’auto éditer. Mais je suis déjà en pourparler pour une réédition car cela permettra au premier guide de ce type en français d’être beaucoup mieux distribué. Déjà, je suis très surprise de recevoir des commandes d’un peu partout car je n’ai pas réellement fais de publicité pour ce guide. On me le commande des Antilles, de l’Italie, de l’Allemagne, de la Belgique, du Cameroun, de Guinée, de Côte d’Ivoire et de différentes provinces de France métropolitaine. Cela me fait plaisir de savoir qu’il y a autant de personnes intéressées notamment celles vivant en Afrique car on aurait cru que les prénoms africains y étaient passés de mode tant ils sont souvent relégués à la deuxième ou à la troisième place quand ils ne sont pas tout simplement snobés. Et l’attrait qu’il suscite auprès des personnes d’origines antillaises montre que nous parvenons petit à petit à reconstruire ces liens entre africains et antillais.

 

Qu’espères-tu apporter à ceux ou celles qui liront ton livre ?

 

Autour de moi beaucoup de couples se sont inspirés du guide pour choisir les prénoms de leurs enfants. Parmi eux de nombreux couples mixtes car en donnant un prénom d’origine africaine à leur enfant il lui permette de se forger des racines plus palpables qu’un simple hâle au niveau du teint. Certains, séduits par l’idée l’offrent à des amis ou à des parents mais d’autres les gardent en attendant le moment opportun…

 

Dès lors, pour les futurs parents de toutes origines ce guide leur donnera une alternative aux prénoms classiques et on va pouvoir enfin sortir de certains préjugés sur l’Afrique et ses cultures. Pour les parents africains ou de la diaspora ce guide est un moyen de redécouvrir et de faire revivre un certain nombre de traditions. Pour tous, futurs parents ou pas c’est un autre moyen découvrir les richesses de l’Afrique.

 

Mais, je suis toujours surprise par les choix que font les parents. Quand un couple me dit « nous allons choisir le prénom de notre enfant dans ton livre » c’est avec fébrilité que j’attend qu’ils m’annoncent leur choix. C’est quelque chose d’indescriptible d’être présent d’une certaine manière à un moment si important de leur vie. Car choisir un prénom qu’une personne va porter toute sa vie ce n’est pas rien. Pour essayer d’atténuer un peu ce sentiment je me dis que je n’ai rien inventé et ces prénoms existaient déjà je ne suis qu’une ouvrière de Zamba (Dieu dans la langue maternelle de Nathalie NDLR) qui avait pour mission de les collecter.

 



©Nathalie Ahanda
   

Y a t- il des prénoms qui ont ta préférence ?

 

C’est une question que l’on me pause tout le temps et il est de plus en plus difficile d’y répondre. Car en rencontrant des parents ayant choisi des prénoms dans mon livre et m’expliquant les raisons de leurs choix je ne fais que tomber sous le charme de ces noms. C’est comme si en leur donnant une réalité dans mon esprit j’en tombai amoureuse. Par exemple il y a Imani, Isis, Nayanka, Mpenzi, Alem, Sayo, Sariaka, Pharoah ou encore Tibo.

 

A part bien entendu Tiyi, pour lequel j’ai plus qu’une préférence je vais me lancer et vous donner mon top five pour les filles et les garçons.

Les filles :

Azana (Afrique du sud) Ultime

Badu (Ghana) Forte

Liana (Madagascar) Attentive

Liraz (Ethiopie) Mon mystère

Niya (Mayotte) La volonté

 

Les garçons :

Alem (Erythrée) Le monde

Kémi (Egypte antique) Le Noir

Kimathi (Kenya) Celui qui subvient aux besoins de sa famille

Mwésé (Congo) Le soleil

Senwe (Zimbabwe) Une démarche majestueuse

 

Je trouve ces noms très forts et très beaux. Mais je n’aurai jamais autant d’enfants (rires !!!)

Comment te contacter ?

Vous pouvez me contacter à cette adresse si vous souhaitez commander ce guide : leguidedesprénomsafricains@yahoo.fr

Il coûte 23€ plus les frais de port.

 

Le Guide des Prénoms Africains est disponible à la Librairie - Galerie ANIBWE
52, rue Greneta 75002 Paris
M° Etienne Marcel - M° Châtelet, sortie Rambuteau
Tél. /Fax : 01 45 08 48 33
E-mail : k2inter@voila.fr

 

Le guide des prénoms africains

Nathalie Ahanda


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