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©Nathalie Ahanda |
Comment t’y es-tu prise pour rassembler tous ces prénoms ? Comme je le disais précédemment j’ai commencé par ceux que j’ai pu connaître à travers mes lectures et les rencontres que j’ai pu faire. Puis j’ai commencé à faire des recherches plus précises dans les livres d’histoire, les livres spécialisés sur les prénoms et Internet. Mais ce qui a été une autre grosse source d’informations, ce sont tous ceux que je rencontrais qui avaient des prénoms africains à qui je demandais l’origine, la signification, les conditions d’attribution… Beaucoup de personnes ont fait appel aux parents restés aux pays. Les grand-mères, mères, les tantes, les oncles, les pères et autres parents plus ou moins éloignés ont été mis à contribution. Ton livre est une autoédition, ton projet n’a pas intéressé les éditeurs ? Au contraire, il a intéressé un certain nombre d’éditeurs mais ma démarche était très personnelle dès le départ. Cela était un peu comme une grossesse menée à terme et il aurait été dommage de faire une césarienne quand il était possible d’accoucher toute seule et naturellement. Donc j’ai décidé de l’auto éditer. Mais je suis déjà en pourparler pour une réédition car cela permettra au premier guide de ce type en français d’être beaucoup mieux distribué. Déjà, je suis très surprise de recevoir des commandes d’un peu partout car je n’ai pas réellement fais de publicité pour ce guide. On me le commande des Antilles, de l’Italie, de l’Allemagne, de la Belgique, du Cameroun, de Guinée, de Côte d’Ivoire et de différentes provinces de France métropolitaine. Cela me fait plaisir de savoir qu’il y a autant de personnes intéressées notamment celles vivant en Afrique car on aurait cru que les prénoms africains y étaient passés de mode tant ils sont souvent relégués à la deuxième ou à la troisième place quand ils ne sont pas tout simplement snobés. Et l’attrait qu’il suscite auprès des personnes d’origines antillaises montre que nous parvenons petit à petit à reconstruire ces liens entre africains et antillais. Qu’espères-tu apporter à ceux ou celles qui liront ton livre ? Autour de moi beaucoup de couples se sont inspirés du guide pour choisir les prénoms de leurs enfants. Parmi eux de nombreux couples mixtes car en donnant un prénom d’origine africaine à leur enfant il lui permette de se forger des racines plus palpables qu’un simple hâle au niveau du teint. Certains, séduits par l’idée l’offrent à des amis ou à des parents mais d’autres les gardent en attendant le moment opportun… Dès lors, pour les futurs parents de toutes origines ce guide leur donnera une alternative aux prénoms classiques et on va pouvoir enfin sortir de certains préjugés sur l’Afrique et ses cultures. Pour les parents africains ou de la diaspora ce guide est un moyen de redécouvrir et de faire revivre un certain nombre de traditions. Pour tous, futurs parents ou pas c’est un autre moyen découvrir les richesses de l’Afrique. Mais, je suis toujours surprise par les choix que font les parents. Quand un couple me dit « nous allons choisir le prénom de notre enfant dans ton livre » c’est avec fébrilité que j’attend qu’ils m’annoncent leur choix. C’est quelque chose d’indescriptible d’être présent d’une certaine manière à un moment si important de leur vie. Car choisir un prénom qu’une personne va porter toute sa vie ce n’est pas rien. Pour essayer d’atténuer un peu ce sentiment je me dis que je n’ai rien inventé et ces prénoms existaient déjà je ne suis qu’une ouvrière de Zamba (Dieu dans la langue maternelle de Nathalie NDLR) qui avait pour mission de les collecter.
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