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Ursula Burns, présidente et numéro deux de Xerox
Entrée chez Xerox en 1981, Ursula Burns a gravi les échelons au sein de la firme pour devenir en 2007 numéro 2. Elle pourrait bien succéder à Ann Mulcahy, l’actuelle PDG, ce qui ferait d’elle la première femme noire à diriger une entreprise du « Fortune 500 », c'est-à-dire une des plus grandes entreprises américaines.
 26/05/2008 Par Paul Yange
 
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Ursula Burns, numéro deux de Xerox
©businesswire commercial
   
Avril 2007 : Ann Mulcahy, actuelle PDG de Xerox, annonce la nomination d’Ursula Burns au poste de numéro 2 de la firme, avec le titre de présidente et membre du conseil d’administration. Xerox devient ainsi la seule entreprise du « Fortune 500 » avec deux femmes au sommet. Le mouvement peut aussi s’analyser comme l’adoubement définitif d’Ursula Burns, qui est pressentie pour devenir le numéro un de la firme dans quelques années .

Née à New York en septembre 1958, Ursula Burns grandit dans l’équivalent des HLM dans un quartier du lower East Side, une zone réputée difficile de la ville. Le point commun entre tous les habitants étant la "pauvreté " selon le terme qu’elle utilisera lors d’un entretien avec le New York Times en 2003. Sa mère élevait seule trois enfants, elle incluse faisant différents boulots (repassage, garde d’enfants etc) pour envoyer ses enfants dans des écoles privées qu’elle pensait être meilleures pour eux. Elle avait selon sa fille coutume de citer un adage disant "l’endroit où vous vivez ne définit pas la personne que vous êtes".

Douée pour les mathématiques, Ursula obtient un diplôme de l’institut polytechnique de New York puis un diplôme d’ingénieur en mécanique de l’université de Columbia, où ses études sont partiellement financées par un programme de la firme Xerox, destiné aux minorités qui incluait en outre un stage d’été.
Son stage effectué et son diplôme obtenu, Ursula Burns rentre chez Xerox en 1981 où elle vit rapidement une expérience qui s’avèrera déterminante pour la suite de sa carrière : Alors que se tient une réunion regroupant des cadres confirmés et des employés de l’entreprise, plusieurs questions sont soulevées parmi lesquelles celles de la diversité au sein de l’entreprise. Un cadre de l’entreprise se posait la question de savoir si en voulant maintenir un équilibre et en mettant l’accent sur le recrutement de personnes de toutes origines, la société ne recrutait pas finalement les personnes les moins qualifiées.

Ursula Burns a attendu que le cadre qui menait la réunion donne ce qui pour elle était une réponse « excessivement diplomatique » pour prendre la parole : « Je lui ai schématiquement dit qu’il avait tort, que sa réponse aurait du être plus disciplinaire que celle d’un éducateur. Nous avons eu un petit débat devant les personnes présentes ». Ce n’est qu’après le débat que Burns découvrira qu’elle discutait ainsi avec Wayland Hicks, un haut cadre de la firme.

Burns expliquera que Hicks n’avait pas été offensé par le fait qu’elle ait donné son point de vue : « il a été impressionné par le fait que je défende mes idées et donne mon opinion ». Hicks séduit sera un de ses premiers mentors au sein de la firme l’aidant à avoir une vision de ce que pourrait être sa carrière. « Même quand elle avait la trentaine, elle était quelqu’un d’intelligente, qui pensait de façon non conventionnelle, qui adoptait les idées nouvelles même quand des cadres plus anciens assis à la table de discussion les rejetaient » déclarait au sujet d’Ursula Burns un consultant interrogé par le New York Times en 2003.
   

Ann Mulcahy, PDG de Xerox et Ursula Burns
©l.cnn.net

En 87, Burns commencera à occuper des postes managériaux au sein de différentes équipes, ce qui lui donnera une expérience sur la façon de « faire faire les choses et diriger une équipe ». En 90, elle est choisie pour devenir l’assistante du vice président exécutif du marketing et des cliens de Xerox, puis devient assistante exécutive du PDG de l’époque, Paul Allaire, en juin 91, accédant ainsi à un cercle restreint au sein de l’entreprise.

Elle dira au magazine « Black Enterprise » que ces jobs lui ont été « l’équivalent de 16 années d’apprentissage regroupées en une année ». Elle occupera d’autres postes à haute responsabilité avant de devenir en 1999 corporate vice president, puis senior vice president pour les produits stratégiques en 2000. Pour certaines personnes, son ascension ultra rapide vers le top management de la firme était le résultat de l’affirmative action, ce à quoi elle a répondu lors au cours d’une interview accordée au magazine « Black Enterprise » en août 97 :
« le fait que j’ai l’ai fait plus rapidement les autres n’a rien à voir avec ma race ou mon sexe. C’est le résultat de mes performances ». Burns déclarera aussi avoir eu plus de problèmes du fait de son âge que de sa couleur ou de son sexe : « les gens demandaient : alors où le patron ? Je disais ‘c’est moi’ et ils me demandaient quel âge j’avais » dira t-elle au « Democrat & Chronicle » en juin 2004.

Son ascension et son influence au sein de la firme lui vaudront d’être classée en 28ème place sur la liste des 50 cadres afro-américains les plus puissants des Etats-Unis établie par le magazine « Fortune » en 2002. Au début des années 2000, Anne Mulcahy a pris la tête de la compagnie tandis que Burns devenait présidente de la division « Business Group Operations » de Xerox.

La compagnie traversait alors une grave crise. Etant présidente de la division « Business Group Operation », Burns était la première femme à occuper ce poste, avec la responsabilité du centre d’ingéniérie, et cinq divisions. En cumul, ces différentes divisions représentaient 80% des profits de Xerox.

Ursula Burns
©xerox
   
Mulcahy parcourait le pays pour rassurer les employés et les actionnaires, peaufinant le plan de sauvetage de l’entreprise tandis que Burns avait la responsabilité de mettre en œuvre le plan, de réduire les effectifs, d’embaucher d’une firme extérieure pour fabriquer un bon nombre de ses produits, puis de négocier avec les syndicats.

Si la désignation de Burns comme « héritière d’apparente d’Ann Mulcahy n’est pas à proprement parler une surprise (le New York titrait en 2003 en parlant d’elle « une héritière apparente chez Xerox »), le processus n’est pas clairement défini dans le temps, parceque Ann Mulcahy n’a que 55 ans, et que Burns doit encore parfaire son apprentissage : « les défauts qu’elle a sont des défauts facilement corrigeables » a ainsi dit Mulcahy au New York Times.

Quant à Ursula Burns, à la question de savoir si elle pensait devenir un PDG de Xerox un jour, elle déclarait en 2003 : « il est trop tôt pour penser à ça », mais ajoutait : « je pense que je suis une très bonne option comme candidate ». Désormais la question n’est plus de savoir si, mais plutôt quand Ursula Burns deviendra la première femme noire à diriger une entreprise du « Fortune 500 ».
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