Rachida Dati sortant de la maternité en portant sa fille Zohra dans ses bras |
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Rachida Dati semble être une femme pressée, dont la carrière (un peu malmenée ces dernières semaines faut-il reconnaître) ne semble devoir souffrir d'aucune pause, fusse-t-elle maternelle. C'est vrai que la fin d'année a été difficile pour Rachida qui semblait selon les journaux spécialisés avoir perdu son statut de "chouchou" du présidente français. Les "spécialistes" prédisaient même qu'elle changerait de marroquin au prochain remaniement ministériel.
Ceci explique peut-être pourquoi la jeune maman n'a pas voulu perdre une seconde. Cinq jours après son accouchement (par césarienne) dans une clinique privée, Rachida Dati a fait une rentrée remarquée. Il y avait deux fois plus de photographes que d'habitude sur le perron de l'Elysée pour la raison pure et simple que la presse... people s'était invitée à l'événement.
Pour rappel, la loi française prévoit 16 congés de maternité pour les mamans. Elles peuvent les fractionner comme bon leur semble. Par exemple partir une semaine avant l’accouchement et revenir quinze semaines après, ou partir huit semaines avant, et revenir huit semaines après.
Valérie Pécresse est en train de pousser un projet de loi permettant aux femmes politiques de bénéficier elles aussi d’un congé de maternité de 16 semaines. Son projet de loi pense même aux heureux papas qui, dans le civil, ont eux aussi droit à quelques jours de congés.
Enfin, notons que Rachida Dati a bénéficié du soutien surprise de Ségolène Royal qui a trouvé l’acharnement contre Rachida « indécent et injuste » et qui estime que le responsable n’est autre que Nicolas Sarkozy qui « au lieu de la rassurer et de la sécuriser la bouscule psychologiquement et la contraint à un choix cornélien. Au regard du code du travail, cela s'appelle du harcèlement moral. Quel choix a-t-on lorsqu'on est Garde des Sceaux et que le président de la République décide d'annoncer une importante réforme de la Justice un mercredi alors qu'on a accouché le vendredi précédent. Pourquoi Nicolas Sarkozy n'a-t-il pas laissé à sa ministre le soin d'annoncer la suppression des juges d'instruction ? Où était l'urgence ? Le faire ainsi, à sa place, relève de la provocation. C'est une façon de la gommer de l'espace politique.
Que peut-on penser de ce retour? GPE a donné la parole à plusieurs d'entre vous.
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Rachida Dati lors de son retour au conseil des ministres |
Fanny
Je comprend son retour compte tenu de ses fonctions, il aurait été tout même curieux qu'une ministre prenne 8 semaines de congés maternité. Ce retour rapide ne me choque pas du tout: elle assume tout à la "wonderman", c'est admirable. En revanche, c'est au détriment de son bébé. En tant que maman, 5 jours c'est tout de même assez précoce. A côté de ça, tant mieux pour elle si elle aménage son agenda comme une pro...
Mireille
Franchement je ne pense rien du retour de Rachida Dati, c'est son problème.
Makeda
Bien qu'un retour aussi rapide puisse paraître surprenant, je comprends sa position en tant que ministre.
Les responsabilités nécessitent une implication importante. Je pense que beaucoup de femmes sont confrontées à ce dilemme, les chefs d'entreprise, les commerçantes, ce ne doit pas être évident à gérer au quotidien mais c'est un choix de vie. Son action au gouvernement a été beaucoup critiquée avant son accouchement donc je comprends qu'elle remonte en selle rapidement afin de montrer qu'elle est toujours présente et compétente. Comme toute les mamans elle doit éprouver un déchirement de laisser sa fille chaque matin, mais elle a une carrière a gérer.
Ericka
Le retour rapide me semble un peu trop "promo", un peu trop people et trop "je suis une super woman active et intrépide", un gros coup de pub. Cela ne m'inspire rien et surtout pas d'admiration. Elle fait ce qu'elle veut, peut-être qu'elle n'a ni l'instinct ni le désir de "pouponner", et en plus, elle a les moyens financiers d'être aidée et secondée. Je ne vois pas cela comme un exemple, ni comme un contre-exemple d'ailleurs. De toute façon, elle a trop peur qu'on l'oublie et elle profite de l'évènement pour essayer de récupérer sa place de favorite. En résumé...
Yakaya
Pour le cas de Rachida “la diva”, je ne sais pas trop ce qu’elle veut montrer par son retour : que les femmes peuvent accoucher et retourner au boulot moins d’une semaine après une césarienne ? Et par la même occasion remettre en question le congé de maternité. Ou bien montrer à tous ces mâles que l’on peut être mère et executive woman ? Mais en fait, c’est plus du “m’as tu vu” qu’autre chose et puis elle fait ce qu’elle veut !
Lize
Je ne suis un peu ébahie par l'attitude de la garde des Sceaux, quand on a son premier enfant à 43 ans ça laisse supposer qu'il y avait un fort désir de maternité, mais si c'est pour "abandonner" le nouveau-né moins d'une semaine après sa naissance, j'avoue que j'ai du mal à suivre. A l'heure où l'on se bat pour donner aux femmes plus de confort dans leur rôle de mère (rallongement du congé maternité, possibilté de partir plus tard avant la naissance pour rallonger le congé, etc...) le choix de Rachida Dati est totalement à contre-courant de la tendance générale.
Cela montre bien la difficulté qu'ont les femmes à trouver l'équilibre entre vie familiale et vie active. Je pense que parfois cela impose des choix, on ne peut pas être sur deux fronts à la fois. Il faut savoir l'accepter. Et ne pas culpabiliser dans un sens comme dans l'autre. Certaines quand elles sont à la maison, se font du soucis pour les dossiers en suspens, ou le travail qui s'accumule, d'autres au travail ont l'impression d'être des mères indignes. Non. Nous sommes juste des femmes, des mères, mais jouer ces deux rôles à 50/50 est un voeu pieu. Il nous faut juste accepter qu'à certains moment l'un prenne le pas sur l'autre et en principe après tout va mieux.
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Rachida Dati lors de son retour au conseil des ministres |
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Kongossa
Je pense que la grossesse de Rachida Dati a touché un grand nombre de femme. Faire un enfant à cet âge avancé représentait un risque et ce risque semble de plus en plus maitrisé de nos jours. N’importe quelle femme de plus de 30 ans sans enfants ne peut être que touchée par une telle histoire.
Qu’elle ait pu mener sa grossesse à terme est un réel cadeau du ciel. Qu’elle ne profite pas de sa période de carence est étrange.
En effet je m’attendais vu les circonstances qu’elle démissionne pour se consacrer dans un premier temps à cette nouvelle vie qui s’offre à elle.
De plus les relations au sein du gouvernement ne semblaient pas heureuses donc je suis doublement étonnée par ce retour rapide.
A-t-elle l'intention de faire une passation express avant de partir ?
Le Mythe
Je suppose que sa situation professionnelle est très difficile, et c'est ce qui la conduit à revenir assez vite.
Waddle
Je pense que c'est un mauvais exemple pour les femmes, et quelque chose de dangereux pour le bébé qui a besoin dans ses premiers jours de la présence maternelle.
Marie
Vu le niveau de responsabilité de Rachida Dati, elle n'a pas le loisir de s'imposer une pause-bébé, c'est tout.
Cindirella
Soit d’une part elle désire vraiment montrer aux Français qu’elle prend à cœur les problèmes que rencontre la Justice en ce moment et donc de ce fait , elle ne perd pas de temps. Soit elle ne veut pas que sa vie privée impacte sa vie professionnelle. Entre nous, je m’en fous un peu qu’elle soit revenue, je pense sincèrement qu’un bébé à cet âge là doit rester avec sa mère et pas avec une nourrice !
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Rachida Dati lors de son retour au conseil des ministres |
Jips
D'un côté, sa fonction fait qu'elle n'a pas le choix. Mais de l'autre ça renforcera son image de femme trop rigide, et de façon plus générale, ça renforcera le fait qu'une femme qui veut aller dans les hautes sphères devra inévitablement sacrifier le côté familiale de sa vie.
D'un autre côté, c'est aussi parce que ce n'était simplement plus le bon moment pour faire son bébé, on dirait qu'elle a fait dans l'urgence avant de ne plus en être biologiquement capable. Entre Ségolène Royal et son vrai-faux mari, Sarkozy déjà remarié et beau-papa, ça change l'image du "politiquement correct" :)
Lydia
Rachida Dati a fait un choix comme beaucoup de femmes l'ont fait avant elles. Le fait qu'elle soit sous les projecteurs ne rend pas sa décision extraordinaire pour moi. Il y a des femmes qui privilégient leur carrière et de ce fait, elles font certains sacrifices (il y en a qui n'ont pas le temps d'avoir des enfants). Elle serait restée 3 mois à la maison, son choix aurait aussi fait jaser...sans doute que son poste ne lui permettait pas d' envisager cette éventualité :-)
Nyango
Le retour rapide de Rachida Dati? J’ai spontanément pensé au bébé en me disant que jamais je ne l’aurais fait ayant en plus allaité tous mes enfants. En outre, j’ai eu une césarienne lors de mon sixième accouchement et mon Dieu ce que c’était dur et douloureux. C’est vrai que le médecin m’avait prévenue, « après de nombreux accouchements par voie basse, subir une césarienne en urgence sous anesthésie générale n’a rien d’anodin »… Alors pour moi douillette que je suis, césarienne équivaut à douleur et fatigue, mais visiblement ce n’est pas le cas pour tout le monde...
Plus sérieusement, en prenant du recul, je me suis dit que c’était son choix à elle après tout et que je ne suis pas « Elle » ni à sa « place » !
Elle a fait un choix qu’elle assume totalement et qui lui correspond c’est tout. Ce qui est certain c’est que ça ne m’inspire ni dégoût, ni admiration. J’ai juste été surprise, mais uniquement parce que ce choix ne correspond en rien à mon choix de vie. La question qui me vient à l’esprit toutefois est de savoir, combien de femmes aimeraient pouvoir reprendre le travail au bout d’une semaine ? Choix qu'elles ne font pas car n’étant pas aidées ou pire parce qu’elles ont peur du regard désapprobateur et culpabilisant des autres...
Et quoi de plus frustrant que de faire « pour bien faire »...
Nona
Je trouve que c’est très courageux de sa part de retourner au ministère de la Justice cinq jours après son accouchement. C’est son droit et je respecte son choix.
En même temps, elle n’avait pas trop le choix car tout le monde sait qu’en politique, il n’est pas bon de s’absenter trop longtemps.
De plus, elle n’a pas été beaucoup soutenue ces derniers temps par ses confrères ministres. Rappelons-nous le 05 décembre 2008 : François Fillon s'est dit "totalement hostile" à l'emprisonnement des mineurs de 12 ans, proposition contenue dans un rapport remis mercredi à Rachida Dati, qui y avait vu une mesure relevant du "bon sens".
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