Prisca ©Princillya |
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Née en France où elle a passé une partie de son enfance, Prisca, est ensuite allée vivre au Congo. Comme tout le reste de sa famille, elle a suivi son père qui rentrait au pays, , après ses études et quelques années d’expérience dans l’Hexagone. Malheureusement des soucis de santé l’obligent à faire de fréquents aller-retour entre la France et le Congo pour finalement exiger sa présence de ce côté de la Méditerranée. Prisca s’installe donc en Normandie dans sa famille paternelle avant de « monter à Paris » pour vivre ses rêves.
Petite vous rêviez d’être coiffeuse ?
Je rêvait d’être mannequin j’aimais les podiums, le côté strass et paillettes . Malheureusement j’étais trop petite. Pour rester dans cet univers que j’aimais tant, je me suis dit, ce sera soit le stylisme, soit la coiffure. J’ai fait une prière au bon Dieu et je lui ai dit je prendrai le premier métier qui vient.
J’ai envoyé mon dossier à une école de stylisme qui ne prenait que 150 personnes sur plusieurs centaines de dossiers . Et j’ai quitté la Normandie pour Paris afin de trouver un salon pour l’apprentissage. Finalement, j’ai trouvé le salon en premier ! (rires) Peu de temps après la réponse positive de l’école de stylisme est arrivée. Ça c’est vraiment joué à peu de choses près.
Jeune femme noire, vous occupez du cheveu afro était pour vous une évidence ?
Je voulais me spécialiser sur le cheveu afro dès le départ. Professionnellement ce n’était pas un choix facile parce que malheureusement en France c’est une spécialisation qui n’est pas intégrée dans la formation des coiffeuses. Le cheveu afro on apprend à le connaître, à le travailler et le soigner sur le tas, auprès de coiffeurs confirmés qui souvent on eux-mêmes appris de la même façon ou alors se sont formés aux Etats-Unis ou en Angleterre. Cela ne m’a pas découragée pour autant. Et surtout j’ai eu la chance d’avoir comme maître d’apprentissage, une femme extraordinaire. J’ai fait mes débuts dans son salon à Strasbourg- Saint-Denis . A ces côtés je n’ai pas fait qu’apprendre mon métier mais aussi la vie parisienne. Je débarquais de ma Normandie et c’est elle qui m’a tout appris.
Concrètement comment avez-vous réussi à intégrer la connaissance du cheveu afro dans votre parcours ?
Dans ma formation, j’ai du mélanger l’apprentissage du cheveu afro et du cheveu européen ce dernier étant indispensable pour la validation des diplômes. J’ai donc passé 18 mois dans un salon spécialiste du cheveu caucasien et bout de 6 mois je m’y ennuyais mortellement ! Mon cheveu afro dense et touffu me manquait, les nattes et les tissages me manquaient. En tout j’ai mis 5 ans pour obtenir mon CAP puis mon Brevet J’ai terminé ma formation en 2002. Ensuite j’ai travaillé chez Pierre Yves Lilas à Saint-Denis (93), chez Jean Louis Desforges, Vénus et Mars mais aussi Saint-Algue.
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Prisca ©Princillya |
Comment s’est fait le passage de la coiffure en salon à la coiffure à domicile ?
Le travail en salon, c’était une expérience enrichissante mais aussi physiquement éprouvante. J’avais envie d’autre chose, je réalisais que dans les salons je tournais en rond et je n’avais pas de perspectives. Ce dont j’avais vraiment envie, c’était de prendre le temps de conseiller la cliente. Le conseil, c’est quelque chose dont nous autres femmes noires manquons cruellement. Dans les salons ça va parfois tellement vite que l’on n’a pas le temps de prendre le temps. De dialoguer et d’échanger avec les clientes, de leur apporter un diagnostic et des conseils individualisés.
Comme beaucoup de coiffeuses j’ai caressé le rêve d’avoir mon propre salon. C’était sans compter sur la frilosité des banques. Ouvrir un commerce n’est pas chose facile il y a toute la paperasse administrative à gérer, il y a également pour un salon le lourd investissement dans l’achat du fond de commerce et du matériel. Mais le plus dur c’est sans aucun doute, la confiance des banques.
Dès 2004 j’ai donc préparé mon projet d’installation à mon compte j’ai suivi des formations pour gérer mon affaire et j’ai passé mon permis. Parallèlement j’ai commencé à coiffer à domicile histoire d’arrondir les fins de mois et de garder la main.
J’ai commencé à préparer mon projet de travailler à mon compte en 2004 et ce n’est qu’en 2006 que je peux dire que j’ai effectivement démarré. Ces deux années m’ont permis de mettre les choses en place, choix des fournisseurs, de la banque…
Puis petit à petit devant les écueils pour réaliser ce projet d’ouvrir un salon j’ai changé mon fusil d’épaule et ai choisi de devenir conseillère en beauté capillaire à domicile. Une situation qui devait être temporaire est devenue permanente. Et au final, ce n’est pas plus mal.
J’ai une plus grande flexibilité dans la gestion de mon temps. Quand j’ai un trou dans la journée, je peux m’occuper. Je ne tourne pas en rond en attendant la prochaine cliente!
A vous écouter coiffer à domicile semble paradisiaque ?
Comme je le disais il y a beaucoup d’avantages. Cela dit chaque médaille à son revers. Je reconnais que les débuts n’ont pas été simples. Comme toute personne travaillant à domicile, j’ai dû apprendre à m’organiser et à maîtriser la frontière entre le professionnel et le personnel il m’a bien fallu dix-huit mois pour m’y retrouver. La première année, j’étais tout le temps fourrée chez mon comptable ! Il faut dire que l’on s’y perd un peu entre la compta, les impôts et tout le reste mais une fois que l’on a intégré comment tout cela fonctionne, ça va beaucoup mieux.
Comment avez-vous constitué votre clientèle ?
Quand j’ai commencé à coiffer à domicile une partie des clientes que j’ai connues en salon m’ont suivie. Ensuite le bouche à oreille a fonctionné. Je ne voulais pas être submergée donc j’y suis allée tout doucement. Je tenais aussi à être à l’écoute de la cliente, lui consacré du temps. Mon réseau de clientes c’est pour ainsi dire fait tout seul.
Au printemps dernier, vous avez mis en place, les ateliers « Hair conseil de Prisca » pouvez-vous nous en dire plus ?
Le premier atelier a eu lieu le 5 avril il y avait une quinzaine de personne mais le nombre sera en fait fonction du lieu. Le principe est simple : un après-midi on se retrouve entre femmes pour parler de cheveu. Chaque atelier a son thème, défrisage, coloration, soins… J’explique les gestes à faire, et ceux à éviter, comment se coiffer autrement, comment se servir des produits. Ensuite, les participantes posent leurs questions.
C’est une formule que j’ai voulu interactive. Je fais aussi participer celles qui par timidité ou autre raison ne posent pas de questions. Les femmes me parlent de leur cheveu de leur expérience, de leur quotidien. A la fin je fais en aparté un diagnostic personnalisé au cas par cas.
Le premier atelier a été un test positif. Le seul souci c’est qu’il a eu lieu tard dans l’année. Ensuite en mai, juin, il y a les baptêmes, les ponts de mai, les mariages, c’est une période chargée pour moi mais aussi pour les participantes. Le prochain se fera à l’automne et bien évidement GPE aura l’info en temps et en heure !
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Modèle coiffée par Prisca ©Princillya |
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Prisca en tant que professionnel du cheveu, vous avez eu l’occasion de tester différentes marques et produits, quels sont vos coups de cœur ?
Alors, "mes produits chouchou"
En soins
Blow dry de Keracare il a la texture d’un lait, il hydrate le cheveu, facilite le brushing et le lissage. On peut aussi travailler avec comme un produit de finition pour celles qui ont des boucles.
Un autre de mes favoris : Humecto de Keracare c’est un super conditionneur à mon avis un des meilleurs démêlants, il est adapté à tous les types de cheveu défrisé ou naturels (frisés, ondulés ou bouclés et même crépu). Il ramollit le cheveu qui devient extrêmement facile à travailler en plus il a une agréable odeur de bonbon. On l’applique et il agit au bout de 10 minutes. Le cheveu est super souple, brillant, le côté rêche disparaît complètement.
J’aime aussi Kariloes d’Activilong c’est une crème qui ne se rince pas, elle est super pour celles qui vont à la piscine, et protège aussi quand on va au bord de la mer
Pour le défrisage
Sans hésiter, Affirm d’Avlon. C’est un produit génial car grâce aux graduations je peux doser la quantité nécessaire selon la texture du cheveu. On le trouve pas en commerce pour le grand public il est exclusivement dédié aux professionnels. Dès que la composition change il y a des formations pour les coiffeurs et des fiches d’infos chez les fournisseurs. C’est un défrisant complet qui prend en compte la diversité du cheveu.
Côté coloration
Mes préférences vont à Maginel de l’Oréal et Eugène Perma. Ces gammes sont parfaitement adaptées aux cheveux afros ! J’ai un petit faible pour le Blush d’Eugène Perma.
Pour contacter Prisca
Par téléphone au 06 87 99 68 80
Via son Myspace Princyllia
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