©Cécile Quenum |
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Pour la petite histoire….
Mardi dernier, comme souvent pour les besoins de mon boulot de rédac’chef, je courrais d’un RER à un autre, sortant d’une interview pour filer à un rendez-vous. Pressée, « speed » comme on dit quand on est « in », je n’étais vraiment pas d’humeur à badiner, quand voilà qu’un jeune homme s’assied en face de moi.
« Bonjour on pourrait faire connaissance ? »
Euh, il faut dire que franchement ce n’étais pas du tout mon état d’esprit mais alors pas du tout ! Sans vouloir jouer ma working girl de base, chez GPE, le boulot ce n’est pas ce qui manque, alors en bonne parisienne j’optimise mon temps. Comprenez dans le RER, je lis les magazines pour être au courant des dernières tendances et nouveautés (et absolument pas pour mon plaisir perso, cela va sans dire), je passe aussi des coups de fil si le réseau et le fond sonore le permettent, parfois je mets à jour mon planning ou fait ma petite check-list du jour. Bref vous l’avez compris dans le RER je fais tout sauf buller. On aurait pu penser que mon air affairé en découragerait plus d’un, il faut malheureusement croire que non.
Voilà donc comment, mardi dernier, je me suis fait aborder dans le RER E. Le train était en gare, j’étais confortablement installée, pas moyen de me dérober.
Je lève le nez de mon calepin pour voir à qui j’ai affaire. Le verdict tombe comme un couperet : pas mon style. Et puis comme je l’avais précisé, je n’étais pas dans le trip. Par politesse j’écoute quand même le jeune homme me dire qu’il m’a vue depuis le Relay où je m’étais arrêtée pour acheter un paquet de mouchoirs. Depuis le Relay ! 3 niveaux d'escalators plus haut ! Il faut vraiment en vouloir !
Alors comme ça, mon ami veut faire connaissance avec moi et si moi je n’ai pas envie ? Gloups !
Je lui réponds poliment que je suis occupée et pas vraiment disposée à papoter, rien n’y fait. Il insiste. Et lourdement avec ça. Là moutarde me monte au nez, et mes bonnes manières ont bizarrement disparu….C’est donc d’un ton sec que je congédie fermement le pauvre bonhomme. Une entrevue qui n’aura pas été inutile puisqu’elle m’aura inspiré cet article.
J’en vois déjà plus d’une sourire, sans doute parce que la scène lui semble familière. Et pour cause ! Si je vous raconte cela, ce n’est pas dans l’idée de vous dire : « vous voyez, il m’arrive de me faire draguer ». Non. C’est juste que je sais que ce genre de scènes arrivent souvent à la plupart d’entre nous, nous incitant parfois à nous poser des questions. Les hommes ne savent-ils vraiment pas comment fonctionnent les femmes ?
Faut croire que oui. Alors messieurs, quelques portraits-robots du dragueur, à bannir de vos habitudes. Mesdames, vous sourirez sûrement à la lecture de ce texte (du moins je l’espère) et pitié si vous avez des garçons, dites-leur et dites-leur tôt ce qu’il faut faire pour séduire. Pour l’heure voici ce qu’il faut éviter.
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Le relou
Excusez-moi d’emprunter au « djeuns » un de leur termes favoris. Pour ceux qui viendraient tout droit de l’ère quaternaire, relou ça veut dire lourd et oui c’est du verlan euh à l’envers quoi. Alors qui est le relou ? Le relou c’est celui qui à peine la bouche ouverte vous gonfle déjà. Pourquoi ? Parce qu’il manque de psychologie. Il a vu une femme, qui visiblement lui plaît, il n’a pas pris la peine de regarder les signes extérieurs. Est-ce qu’elle est pluôt posée et calme, ou plutôt pressée, est-ce qu’elle semble de bonne humeur ou disposée à l’écouter. Sans plus tarder il s’est rué dans les brancards et s’étonne de se manger une veste.
Moralité : pour se plaire il faut être deux. Donc il faut donner envie à l’autre de vous plaire, un peu de subtilité ou de créativité sont toujours les bienvenues. Et parfois, il faut savoir passer son tour.
Le pot de colle
Lui ne vous lâche pas, vous faites un pas, il est là. A la fac il s’arrange pour tomber par hasard dans le même groupe d’exposé que vous, au boulot comme par magie il se retrouve à votre table au resto d’entreprise, le matin, tiens il est dans l’ascenseur pile quand vous y montez. Et tout ça, sans faire exprès bien sûr ! On y croit. Il paraît que trop c'est trop, il faut croire que certains ne l’ont pas encore compris. A force de l’avoir dans vos jambes H24 sur 24, bon je sais j’exagère à peine, vous ne pouvez plus le voir, même en peinture.
Moralité : ce n’est pas en en mettant 5 couches que l’on parvient à ses fins, parce que justement parfois tout est dans la finesse.
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Le Don Juan
Lui c’est le tombeur de ces dames, en tout cas il en est convaincu (à tort ou à raison mais ça, c’est un autre débat). Propre sur lui, souvent à la pointe de la mode et agréablement parfumé. Il vous aborde avec assurance. Parfois trop d’assurance. Et comment donc ! Rien ne lui résiste, vous lui plaisez, il vous aura, c’est aussi simple que ça. Dans tes rêves mon pote !
Moralité : celui qui a dit que l’abondance ne nuit pas n’avait pas forcément raison. En matière de séduction la suffisance n’est pas une alliée. Bien au contraire…
La malotru
Celui-là frise la goujaterie. La signification du mot classe, il l’ignore. Il vous aborde à la hussarde : « eh ma jolie » ou « encore eh ma sœur ! » .Euh question: si toi et moi nous sommes frères et sœurs, il n’y aurait pas comme un petit problème par hasard ? Penses-tu ! Rien ne l’arrête. Ne croyez surtout pas qu’un refus de votre part le vexerait, il en a vu d’autres. Vous ne vous arrêtez pas ? Qu’à cela ne tienne il a déjà repéré une autre proie. Et si par hasard, vos chemins se recroisaient, ne soyez pas étonnée qu’il vous aborde à nouveau. T’en as vu une tu les a toutes vues.
Moralité : il faut croire que la révolution industrielle s’est également faite chez ces messieurs, maintenant, on drague à la chaîne. On aura tout vu.
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Le macho
« Toi Jane, moi Tarzan et moi t’embarquer sur ma liane ». Je force le trait mais je ne suis pas si loin de la réalité je peux vous l’assurer. Pour certains, nous sommes encore à l’âge de pierre. Lui n’y va pas par quatre chemins. Séduction, subtilité ne font évidement pas partie de son vocabulaire.Il vous a vu, vous lui plaisez et l’affaire est pliée. Je suis un homme, donc JE décide et puis point. Tiens donc ? Je suis une femme et je décide de te zapper. C’est dit !
Moralité : s’il y a en nous une femme fragile qui adore qu’on la protège, attention trop point n’en faut. Le rapport de force n’est pas le schéma idéal quand on parle séduction.
Le timide maladif
De tous c’est sans doute celui à qui va toute ma compassion. Un chouillat maladroit, peu sûr de lui. Votre simple vue le met dans tous ses états. S’il arrive parfois à vous tirer un sourire, ou un mot gentil, vous savez pourtant que son sort est réglé d’avance. Et c’est justement son côté attendrissant qui vous empêche de le rembarrer dans les règles de l’art et vous voilà coincée. Aïe ! A la longue, le timide qui ne sait plus quoi faire de ses dix doigts quand il vous voit finit par lasser et rejoint rapidement ses cousins pot de colle et relou….Attention, je vois clignoter une petite lumière rouge !
Moralité : action. Et oui des fois plutôt que de tourner autour du pot il vaut mieux se jeter à l’eau surtout lorsqu’on est repéré comme le loup blanc. Tout de suite, les choses sont mises à plat et tout le monde est content.
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Moralité des moralités
Que faut-il retenir de cet article ? Que la drague est à bannir, que nous ne voulons plus être abordées par des hommes inconnus ? Non, il faut bien que les rencontres se fassent d’une manière ou d’une autre non ?
Justement, le mot est lâché : manière. Il n’y a pas ici de débat de fond mais de forme. Pour atteindre votre but Messieurs, sachez mettre des gants, soyez subtils et fins. Soyez drôles, « fille qui rit est à moitié conquise » (je sais, je sais, j’ai inventé ce dicton mais on retiendra que c’est pour la bonne cause). Bref, sachez que pour nous conquérir, il faut juste faire vibrer les bonnes cordes. Et si vraiment, vous séchez sur toute la ligne, alors on vous donnera un petit coup de pouce. Avec un article rien que pour vous : comment nous séduire ?
Ouvrez donc l’œil et le bon. En attendant, bonne chance !
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