Le verdict ne sera connu que le 28 Octobre prochain, mais la punition réside probablement dans la gêne qu'aura subie cette avocate. En effet, on peut penser que ses futurs clients, ses collègues ou les membres du parquet se raconteront longtemps cette histoire semblant tout droit d'un film érotique.
Ce qui lui est reproché? C'est un gardien de la prison d'Ecrouves qui la raconte.
L'avocate de 57 ans et son client discutaient dans le cadre d'un parloir. Le gardien dit ne plus avoir entendu de bruit, est entré, et se serait aperçu que l'avocate pratiquait une fellation au détenu. A sa vue l'avocate aurait vivement reculé, l'air naturellement gênée. Le détenu avait quant à lui le pantalon baissé.
Le gardien a maintenu ses propos au tribunal d'Epinal où l'affaire a été délocalisée. L'avocate et son client, condamné à 16 ans de prison pour vol avec violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner, contestent les faits.
Pour l'avocate il s'agirait d'une manipulation de la prison dont l'envie et le souci de la briser est constant". Elle est en effet une militante de l'OIP, Observatoire Internationale des Prisons, et donc coutumière de la dénonciation violente des conditions de détention.
Son avocat, qui demande la relaxe pure et simple, rappelle qu'il n'existe pas le moindre élément de preuve, et que c'est la parole de sa cliente contre celle du gardien de prison. Il s'inquiète sur la sécurité juridique des avocats: "si le tribunal retient que la seule parole d'un fonctionnaire en l'absence de tout élément de preuve est suffisant pour inverser la présomption d'innocence, la sécurité juridique des avocats est en danger".
Le procureur a choisi une phrase choc pour fustiger le comportement de l'avocate: "les gens de robe doivent garder leur robe propre". Il a requis un mois de prison ferme contre le détenu, un mois avec sursis contre l'avocate, ainsi que 3 mois d'interdiction d'exercer la profession d'avocate, et 3.000 euros d'amende.
Si le verdict est conforme aux réquisitions du procureur, on pourra noter que le détenu est condamné à de la prison ferme là où son avocate est condamnée avec sursis, bien qu'il s'agisse de la même offense. Ceci pourrait s'expliquer par un casier judiciaire plus chargé pour le détenu que pour l'avocate.
Verdict le 28 Octobre prochain.
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