Il y a quelques jours, en faisant les commissions dans un hypermarché, activité du week-end ô combien indispensable pour toute personne à la tête d'une grandeuuuuuu famille, deux dames qui étaient dans le même rayon que le mien, ont pris une mine des plus exaspérées en voyant s'avancer vers elles, un couple dit mixte.
Vous savez, ces couples qui ne font rien pour se faire remarquer mais qu'on regarde forcément, soit avec curiosité, soit l'air de ne pas y toucher, voire avec condescendance.
Ce qui est sûr, c'est que ces couples aux multiples différences, laissent rarement traîner derrière eux un parfum d'indifférence. Et ce qui est encore plus certain, c'est que ces couples eux tracent aussi sereinement leur route qu'un mariage peut le permettre.
Enfin, pour en revenir à « mes deux charmantes dames », c'était bel et bien de méfiance et de suspicion dont il s'agissait, puisque l'une d'elle a déclaré et ce sans équivoque :
« En voilà encore une qui a trouvé un idiot de petit français à qui s'accrocher… »
J'ai préféré m'éloigner d'elles, par ailleurs subitement devenues toutes écarlates en se rendant compte que je les avais bien entendues.
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Tout se résume-t-il a une histoire de couleur ?
C'est ainsi qu'en m'éloignant, je n'ai pu m'empêcher de ruminer ce que j'avais entendu et je me suis attardée sur le sujet.
Je dois dire, que ce n'était pas des plus réjouissant et qu'une toute petite voix, que j'essayais en vain d'ignorer, ne cessait de me dire de balayer devant ma propre porte, devant celle de mon entourage avant d'en vouloir à de « pauvres personnes » qui visiblement avaient peur de ce qu'elles ne connaissaient pas ; qui visiblement étaient troublées d'être ainsi bousculées dans leur petit monde provincial.
En effet, combien de fois n'avais-je pas entendu dire, participant même, bien que passivement, (ma mémoire veut s'en persuader !) à ces « savoureux kongossa » (argot camerounais signifiant médisances, rumeurs, ragots ndlr) :
« Tu as vu, une telle est intégrée hein, elle aussi s'est trouvée un blanc ! »
Il ne s'agissait pas de se réjouir pour une connaissance commune du fait qu'elle vivait une belle histoire d'amour, ou qu'elle allait se marier, non non ; Le prénom de la personne en devenait même superflu, il ne s'agissait plus que d'une couleur, le Blanc .
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Ce n'est pas toujours ce que l'on croit, et pour cause!
Hum couleur synonyme de solutions à tous les maux, mais oui, « le Blanc lui sait aimer et le Blanc ne trompe pas, ce n'est pas comme nos frères… »
Et quand en plus il a une bonne situation, c'est le Nirvana, autant rentrer au Pays pour les vacances et montrer qu'on est « en haut »(expression argotique signifiant en français camerounais que l'on a une bonne situation sociale)…
Plus question d'être « les moins chères »(en argot camerounais, personnes méprisées) de qui que ce soit, les Blancs eux, savent trop aimer…
Sinon, ce qui se dit plus ou moins discrètement c'est qu'il s'agit d'une histoire de papiers. Et oui, il ne suffit pas d'aimer la France pour être « régulier ».
Alors, c'est vrai qu'il existe bel et bien des mariages dit « blancs ». Ce serait malhonnête de le nier mais ironie du sort, ce type d'union peut être contracté par deux personnes noires, car oui des « français noirs ça existe !!! » ou même une femme noire française épousant un ressortissant polonais ou hongrois, par exemple !!!
Hé oui, de nombreuses combinaisons sont possibles. ..
Peut être même qu'en ce qui concerne le couple du supermarché, c'est « la Noire qui était la pauvre française » auquel l'immigré blanc s'accrochait !!! Un comble !
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Pourquoi ne pas les laisser vivre leur vie , tout simplement?
Vous voyez bien que tout mariage peut être soupçonnable finalement, alors basta et célébrons plutôt ces Amours qui bravent obstacles et frontières, et qui préfèrent s'aimer au-delà des couleurs, juste avec leur cœur.
Et si certaines personnes pensent encore qu'il s'agit purement d'un phénomène de mode et bien que nenni et grâce à l'histoire rafraîchissons nous la mémoire .En effet, parfois l'Histoire fait bien de se répéter et de nous faire remonter le temps très loin.
Oui, aussi loin que cette magnifique histoire d'amour entre le roi Salomon fils du roi David, roi de Jérusalem et Makéda reine d'Éthiopie, reine de Saba, magnifiquement belle, aux yeux brillant comme des diamants au milieu de son visage ébène.
Ce sont de ses amours que descend l'illustre dynastie éthiopienne de Négus dont les plus contemporains sont l'empereur Hailé Sélassié.
Hé oui voyez vous, le premier « coup de foudre en noir et blanc » ne date pas d'hier. Il ne s'agit définitivement pas de mode, mais d'AMOUR toujours, qui a su garder une seule couleur, la plus belle, celle du cœur !!!
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