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Gisèle Mandaila: le volet social
Cette semaine, découvrez les activités sociales de cette politicienne belge
 21/07/2003 Par Cyrille Nono
 
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Gisèle Mandaila
©Fdf.be
   
Cet article est le second volet d'une série de deux articles consacrés à Gisèle Mandaila.
Le premier volet était consacré à son parcours politique.

Vous êtes aussi membre d’une association, Gisèle...

Je suis membre d’une asbl « Dunia action » (Dunia en swahili veut dire le monde, donc le monde en action). Je suis trésorière et porte-parole de l’Asbl. Dunia action s’occupe de la réhabilitation des hôpitaux au niveau de l’Afrique. Nous avons commencé au Congo et nous espérons poursuivre avec d’autres pays Africains avec notamment le Nigéria.

Quelle est l’origine de l’idée ?

Notre présidente s’occupait des prostituées bruxelloises issues de l’immigration subsaharienne grâce à une association « espace P - prévention SIDA ». Au cours d’une de ses visites à Kinshasa, elle a réalisé la nécessité d’aider les malades locaux à travers la réhabilitation des hôpitaux ou des orphelinats. A Kinshasa par exemple, on s’occupe déjà de deux orphelinats.


Et comment vous financez-vous ?

On n’a pas de subventions en tout cas ! En fait, nous allons simplement frapper à toutes les portes : orphelinats, hôpitaux, pharmacies, etc. Il faut savoir qu’ici en Belgique, les hopitaux déclassent une grande partie de leur matériel comme les lits tous les trois ans, alors plutôt que de les envoyer à la casse, nous essayons de récupérer un certain nombre que nous considérons d’ailleurs toujours en bonne état. Nous essayons donc de les collecter.
Nous disposons généreusement grâce à la commune d’Etterbeek d’un hangar pour stocker nos collectes issues de toute la Belgique (je remercie d’ailleurs ici la commune qui nous accorde des autorisations d’un an renouvelable chaque année). La logistique (le transport du matériel jusqu’à notre hangar) est réalisée grâce aux concours des différentes maisons communales comme celle d’Auderghem, schaerbeek, Etterbeek (NDLR : ces communes sont situées dans la périphérie de Bruxelles).
Pour l’acheminement au Congo, nous nous appuyons souvent sur le ministère belge de la défense afin de profiter de leurs missions officielles à l’étranger (au Congo par exemple) pour insérer notre cargaison.
Enfin, nous travaillons en étroite collaboration avec des asbl comme « A tout cœur, a tout cœur » qui met en avant la solidarité entre les peuples. Nous livrerons par exemple ensemble ce mois de Juillet, jusqu’à 300 tonnes de matériel aux hopitaux de Kinshasa, Boma et de Matadi.
Pour finir, au Congo, nous essayons de sensibiliser les autorités locales pour nous faciliter le transport par exemple du matériel de l’aéroport vers les hopitaux. Je veux d’ailleurs remercier ici Madame le Mare de Boma qui nous a promis de nous aider pour l’opération de ce mois de Juillet.
Quelques chiffres pour situer votre association ? Date de création ? Nombre de personnes ?

On existe depuis 2001. Nous sommes une dizaine de personnes actives , plus treize personnes dans le conseil d’administration et biensur de nombreux sympathisants qui nous aident comme ils peuvent et quand ils peuvent.

Quelle est la fréquence de vos envois ?

Nous avons envoyé trois séries de matériel par an jusqu’à présent.

Y a-t-il un moyen de s’assurer que le matériel arrive à bon port ?

Déjà à chaque envoi, il y a au moins une personne de l’équipe qui se déplace. En plus étant belges, nous essayons d’associer à l’opération l’ambassade de Belgique , une grande organisation comme Caritas en plus des média pour la couverture des évènements et assurer qu’un nombre maximum des personnes soient au courant des opérations.

D’autres pays prévus ?

Oui le Mali et le Nigéria sont sur la liste. Le processus est le même ; notre présidente toujours dans le cadre de l’espace P y fait un repérage et après nous pouvons envoyer du matériel auprès des hôpitaux bien identifiés.

Aujourd’hui, qu’est ce que vous avez le plus besoin ?

On a besoin de tout ! des subventions mais c’est compliqué pour l’instant car notre projet est destiné vers l’Afrique et il aurait été plus facile si l’objet de l’association était orienté sur le territoire belge. Mais nous y travaillons. On a également besoin de bénévoles pour emballer le matériel, pour classer les documents, etc. bref toute aide ou contribution est la bienvenue.
Comment peut-on faire pour vous contacter ?

Deux contacts : Mme Ngafani ou Mme Gisèle Mandaila au Tél. : +32 (0) 476 33 29 63, +32(0) 496 71 74 11
Nos contacts mails : gmandaila@yahoo.fr ou duniaaction@hotamil.com.

Sur un plan personnel, ce n’est pas trop difficile de concilier toutes ces activités ?

C’est plus difficile souvent dans le regard des autres. Je me souviens lors d’une émission radio, qu’un auditeur m’a clairement dit de retourner aux fourneaux et que ma place était là-bas plutôt que sur les estrades. Donc je veux aussi prouver à ces gens qu’on peut faire de la politique tout en restant une femme et surtout en restant une femme c’est-à-dire accorder une place à sa vie familiale et privée.
Et puis, nous avons des collègues, une présidente de parti qui assument parfaitement leur rôle de femme, de mère et de leader politique. C’est donc faisable sans aucun doute du moins ici en Europe.
Donc, je le prends aussi comme un combat personnel vis-à-vis des Africains (hommes comme femmes) qui ont encore du mal à l’accepter.

Un message pour conclure notre entretien...?

Je demanderai aux gens de s’engager quelque soit l’endroit où ils sont. Il faut penser à construire là où nous sommes au moins pour le bénéfice des générations futures. Je considère notre génération comme une génération sacrifiée. Moi, ma plus grande fierté serait que dans dix ans par exemple, on puisse avoir des députés issus de notre communauté. Une fois cette étape franchie, nous pourrions sensibiliser les jeunes, du continent par exemple, qu’il faut bosser sans cesse et ne pas systématiquement attendre que l’aide vienne de l’extérieur.
Donc, il ne faut pas hésiter de s’engager dans les institutions publiques, de faire bien le métier que nous avons la chance d’accomplir.
La musique et me modèle américain sont certainement fascinants mais il ne peuvent suffire à eux seuls. Donc n’hésitez pas à participer dans la vie communautaire de votre ville, de votre région, de votre pays parce que quelque part si vous ne participez pas à la vie communautaire, il vous sera difficile de revendiquer quelque chose. Et ceci est valable dans tous les domaines d’ailleurs !

Merci Gisèle Mandaïla.
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