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Amely-James Koh Bela présente "La prostitution africaine en Occident"
Après l'article consacré au sujet, Amely nous confie ses sentiments
 07/03/2005 Par Hervé Mbouguen
 
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Il y a quelques semaines vous avez été nombreux à déclarer votre indignation et à vous montrer horrifiés par certains témoignages de prostitutées révélées par Amely-James Koh Bela, qui travaille depuis plus de 12 ans auprès de ces filles.
En cette semaine qui verra la femme être célébrée, Amély se confie à Grioo.com pour que le plus grand nombre puisse découvrir la triste réalité.
Nous déconseillons aux âmes sensibles de poursuivre la lecture: pédophilie, zoophilie, scatologie et autres formes de "sexualité" les plus barbares les unes que les autres forment le quotidien de ce qu'Amély a découvert, et dont elle rend compte dans son livre, "La prostitution africaine en Europe"

©Africa International
   
Pouvez-vous vous présenter à nos internautes?

Je travaille avec trois associations, AIDE où je préside la commission pour la lutte contre les trafics humains, Culture Sans Frontière et Solidarité du Cameroun dont la présidente est Madame Georgia Sam. Travailler avec ces associations qui ont aidé, pour AIDE, plus de 2.000 prostituées africaines en France, ou des jeunes d'origine immigrée en situation précaire (sans papiers, ruptures familiales, fugues), m'a permis de faire ce travail.

Pouvez-vous nous décrire quelques formes de prostitution que vous avez recensée?

Vous avez noté que c'est le plus long chapitre du livre, je commencerai par les formes les plus graves.
La plus insupportable pour moi c'est le trafic des petits enfants à domicile, loués par certains parents à des clients ne "consommant" que des enfants de moins de douze ans. Le plus jeune des 70 cas que j’ai personnellement rencontrés avait cinq ans!!! C'est une filière non mafieuse alimentée par des tantes qui vont chercher des enfants en Afrique. Ces enfants sont normalement scolarisés, mais doivent satisfaire tous les soirs un ou deux clients, et sont "loués" pour des parties ayant lieu dans toute la France. Les tarifs vont de 100 euros par enfant pour une soirée, à 500 euros pour le week-end, certains payant parfois plus pour tourner des films pédophiles qu'ils revendent à 100 euros la cassette sur Internet.
Je précise encore une fois: ce sont des enfants vendus par des africains sans l'intervention de mafia quelconque, c'est une filière 100% familiale.
   

©http://cgr.photo.free.fr

Votre livre dénonce le trafic des petites filles vierges!

Les prix s’envolent dans ce domaine, les "clients" paient de 2.000 à 5.000 euros pour avoir le "privilège" de dévierger des petites filles, les plus chères étant les petites vierges albanaises qui coûtent 10.000 dollars en Italie. Ces gamines sont rapidement jugées trop vieilles puis reversées dans la prostitution "normale".
De plus en plus de cas existent car l'Angleterre a des pédophiles et adeptes de petites vierges, mais connaît également de fausses adoptions d'enfants vendus à des sectes sataniques pour être sacrifiés: cœur et cerveau sont extraits, le reste du corps est brûlé ou fait disparaître. Scotland Yard a révélé ce scandale quand ils ont retrouvé des corps privés de cœur et de cerveau dans la Tamise.
C'est une filière essentiellement alimentée par des trafiquants nigérians car il existe une ville dans le sud du Nigéria, Benin City où le trafic d'enfant est "normal": c'est une coutume locale qui ne choque plus.

©planet.nl
   
On apprend également que les plus "grandes", même si certaines n'ont que 14 ans, servent dans des "soirées spéciales" où les clients rivalisent d'ingéniosité dans l'horreur, tournent dans des films zoophiles ou des scènes scatophiles!

La scatophilie, qui voit des jeunes femmes manger des excréments et boire de l'urine, ou des toasts d'excréments au champagne, nommés "caviar" dans le milieu, a des tarifs allant de 1.000 à 3.000 euros par fille et par soirée. Les excréments sont enduits sur les corps des filles comme des masques, et tout le monde se vautre dans cette puanteur.

Certaines filles sont obligées de coucher avec toutes sortes d'animaux mâles, bœufs, chiens, chevaux, poneys, serpents, singes ou anguilles. Certains hommes font la même chose avec les femelles de ces animaux. C'est autour de 5.000 euros le tournage, qui dure en général une journée. En général le "réalisateur" vient avec plusieurs animaux, fait tourner les gens à la chaîne, et réalise ensuite plusieurs films vendus sur Internet entre 100 et 200 euros la cassette, suivant les spécialités.
La "star" du moment est une sénégalaise de 24 ans qui coûte 30.000 euros l'heure de tournage, toute une agence qui travaille pour elle !
   

Vous avez annoncé des tarifs assez élevés, mais combien touchent les filles pour faire des choses aussi horribles?

Les macs les plus généreux leur reversent entre 15 et 20%. Certains donnent beaucoup moins pour rembourser des dettes allant jusqu'à 20.000 dollars, j'ai vu des filles devant travailler gratuitement pendant 5 ans pour rembourser les dettes générées par le voyage en Europe.

A côté des formes les plus extrêmes on a l'impression que la plus horrible est celle des prostituées "bas de gamme" qui se gèlent le popotin sur le trottoir, ont des cadences infernales avec l'hygiène plus que douteuse et qui parfois ne touchent quasiment rien?

C'est le cas de toutes les filles sévissant entre la Gare du Nord et Porte de Clignancourt, en général des ghanéennes et des sierra-léonaises qui ont des passes de 8 euros pour 15 minutes chrono! Ce sont celles qui se ramassent ce qu'il y a de plus sale et de plus dégradant dans la prostitution: tout le monde peut se les offrir. Ce sont également les plus malades parce qu'elles ont des clients qui refusent de mettre des préservatifs et paient pour cela des tarifs à peine supérieurs.
Elles sont surveillées par une "maman" qui compte la durée des passes, et qui récolte presque tout l'argent le soir.

Prostituée (et droguée) africaine en Suisse
©oeil-sud.ch
   
A croire votre livre, la plupart des filles finissent par devenir des toxicomanes?

Elles sont toutes droguées. La drogue est utilisée par les proxénètes pour trois choses.
Comme coupe-faim, parce que celles qui viennent d'arriver ne sont pas toujours habituées aux fellations, et l'hygiène douteuse des clients en a fait vomir plus d'une. Si elles ont le ventre vide, il n'y a rien à rejeter, et la drogue les tient.
La drogue permet de soutenir les cadences infernales: certaines filles ont jusqu'à 40 clients par jour.
La drogue permet d'annihiler les sensations extrêmes de douleur qu'elles peuvent ressentir dans les pratiques les plus extrêmes et les plus dégradantes.
C'est également un moyen de pression sur les filles. Quand elles sont en manque elles sont prêtes à tout pour avoir leur dose, même à signer des reconnaissances de dette délirantes.
Une partie d'entre elle deviennent même des dealers vendant de la drogue aux clients des quartiers.
C'est aussi un danger supplémentaire parce que certaines filles sont agressées par des toxicomanes en voulant à leurs doses ou à leur argent.
Du coup les proxénètes ont été obligés d'armer les filles: elles ont un petit revolver dans les sacs pour se défendre.
   

Durant une conférence au Centre d'Accueil de la Presse Etrangère de Paris

Outre la drogue, qu'est-ce qui contraint ces filles à demeurer des prostituées?

Dans le cas des africaines, la première prison morale est la sorcellerie. Les proxénètes les tiennent avec des rites de magie noire où on leur coupe les cheveux ou des poils pubiens, et elles sont convaincues que si elles ne marchent pas droit des choses terribles leur arriveront.
Même quand nous régularisons certaines d'entre elles, tant que les mamans ne leur ont pas rendu leurs ongles (qu'elles doivent récupérer quand elles ont fait leurs 5 ans) elles ne veulent pas en sortir.
Le poids de la famille est aussi très élevée: le mac est souvent la famille plus que le trafiquant, parce que ces filles sont souvent envoyées par leurs familles.

A côté de ces femmes, votre livre dénonce "les pères de famille respectables qui se font sodomiser tous les soirs pour de l'argent"

Il faut faire une distinction entre le gigolo et le prostitué parce que le gigolo ne fait que des vieilles dames riches en manque de sensation cherchant du "beau black pur et dur". Dans cette catégorie, les africains les plus concernés sont de jeunes étudiants qui prennent cela comme un jeu jusqu'au jour où ils se rendent compte qu'ils ne peuvent pas en sortir.
Vous avez des hommes prostitués qui prennent tous clients, hommes, femmes. Des centaines d'hommes le font, j'en ai rencontré plusieurs se justifiant par l'absence de papiers, les difficultés à trouver du travail, ou le besoin d’un rythme de vie élevé pour garder leurs épouses. Ils sont souvent mal dans leur peau, parce qu'ils se rendent bien compte de leur situation d'esclave: certains hommes qui paient des prostitués pour leurs femmes, dirigent tous les ébats, choisissent les positions, la manière, et leur interdisent de "salir" leurs femmes, et ils doivent terminer dans des plaisirs solitaires.
Ils sont mal dans leur peau, mais dépendants de l'argent.

©BCD Label
   
A part dénoncer ces malversations, que peut-on faire pour aider ces filles à s'en sortir ou à ne pas rentrer dans ce milieu?

Le premier but du livre est de montrer aux filles les pièges qui leur sont tendus, et leur montrer les dessous de cette Europe dont on ne parle jamais: l'Europe des vices, de la perversion et surtout bien faire comprendre aux jeunes femmes africaines la valeur inestimable qu'elles représentent.
L'Europe est un très bel endroit, il y a beaucoup de choses à découvrir, et il est dommage de voir ces filles venir pour ce que l'Europe a de plus sale, ce dont elle a honte.
C'est pour cela que ce livre a été écrit, pour demander aux africains de se ressaisir, et notamment aux parents de jouer leur rôle moral, et expliquer aux jeunes femmes que la promotion sociale ne passe pas nécessairement par une salissure.
Nous devons trouver des moyens locaux pour protéger ces enfants et trouver des alternatives à ces filles.

En aucun cas ce livre n'est destiné à fermer les frontières aux africains, les européens ne m'ont pas attendue pour cela.

Comment vous contacter ?

AIDE fédération
29, rue Traversière, 75012 Paris
Tél : + 33 1 40 19 91 51.
Fax : + 33 1 43 44 38 40.
E-mail : ameljames3@hotmail.com
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