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Vécu: mon homme m'a quittée... pour un autre homme
Chères membres de l'équipe de GPE, il m'a fallu beaucoup de temps et de courage pour prendre mon stylo et vous décrire ce qui m'est arrivé dans ce qui est, à ce jour du moins, ma dernière relation en date
 17/09/2007 Par Lize MOUDOUTHE
 
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©Haneek S http://haneek.s.free.fr
   

Chères membres de l'équipe de GPE, il m'a fallu beaucoup de temps et de courage pour prendre mon stylo et vous décrire ce qui m'est arrivé dans ce qui est, à ce jour du moins, ma dernière relation en date.

 

J'ai rencontré il y a deux ans environ Fabrice alors qu'au départ rien ne nous prédestinait à être ensemble. Je venais de rompre avec Sebastien qui après deux ans avec moi n'a rien trouvé de mieux que de me tromper avec celle qui à l'époque était ma "meilleure amie". Depuis je n'ai plus de "meilleure amie", et j'estime qu'au delà de l'école primaire on n'a plus besoin d'avoir une quasi-double avec qui on partage tout, même ses sentiments les plus intimes.

 

Après une telle double trahison, de mon copain et de mon amie, je suis passée par des moments plutôt sombres. Je ne sortais plus tellement, me donnais à fond dans mon travail, ce qui m'aura au moins permis de décrocher quelques promotions au sein de la société dans laquelle je travaillais, spécialisée dans la communication vers les grandes entreprises.

C'est là que j'ai rencontré Fabrice. J'étais dans la société depuis environ un an, lui depuis cinq, inutile de dire que c'était un "pilier" de l'entreprise connaissant tout et tout le monde.

 

Ne voulant pas mélanger travail et sentiment j'ai d'abord commencé par refuser les avances de Fabrice qui s'est montré très compréhensif.

Aucune trace de mauvaise humeur dans son regard, plutôt une espèce de bienveillante compréhension.

Il m'a donné l'impression d'être un "grand frère" plutôt qu'un prédateur en quête de sa proie du jour comme il en existait des dizaines dans ma société.

Et progressivement, très progressivement il a fini par rentrer dans ma vie.

 

D'abord comme le confident. Celui qu'on peut appeler à 21h parce qu'on s'est fait engueuler par son patron pour défaut de "consistance créative" (comprendre: mon travail ne lui a pas plu) devant tous ses collègues. Et qui vous écoute monologuer pendant une heure sans vous interrompre, et sans avoir l'air agacé.

Il est ensuite devenu celui qui m'accompagnait le week-end pour faire mon shopping. Souvenez-vous: depuis la double trahison je n'avais plus de "meilleure amie" donc plus personne pour faire cette tâche typiquement féminine d'après le cliché.

Et là, miracle! Enfin un homme capable de me suivre pendant des heures sans que j'achète rien et sans qu'il montre un énervement quelconque.

Au contraire, il m'encourageait à ne pas me précipiter sur l'accessoire ne me convenant pas, me jurant qu'on trouverait probablement chaussure à mon pieds dans le magasin suivant.

Moi qui ai toujours fait mon shopping avec des copines en appréhendant la réaction de mon "Jules" devant mes emplettes, ça m'a complètement changé la vie, surtout que Fabrice était polyvalent: il pouvait aussi bien m'accompagner acheter un jean taille basse très tendance que m'accompagner choisir LE mascara qui révolutionnerait mon apparence lors de cette soirée si importante pour moi.

 

Vous l'avez compris, en quelques mois, et sans que je m'en rende compte, Fabrice m'était devenu indispensable.

Un jour, crevés tous les deux après une journée marathon ponctuée de courses, d'un cinéma et d'un restaurant (où il m'a patiemment écoutée débiner mes ex-copines), je lui ai proposé de rester dormir à la maison plutôt que de rentrer seul à une heure du matin.

Il a accepté sans faire d'histoire, et a pris possession du sofa pendant que je m'installais dans mon lit.

Quand il est entré dans ma chambre une demi-heure plus tard et m'a embrassée fougueusement, je n'ai opposé aucune résistance.

Fabrice embrassait divinement bien, et surtout contrairement à mes anciens copains était loin d'être un égoïste.

Les préliminaires éternels semblent un jeu d'enfant pour lui, et ce n'est qu'au petit matin que nous avons décidé de nous arrêter après une nuit fougueuse ponctuée de multiples jouissances.

 

Rebelotte le dimanche où nous avons passé la journée au lit, ne nous arrêtant que pour nous restaurer.

 

En quelques semaines à ce régime je suis devenu complètement accro à Fabrice qui le sentait bien, mais n'a pas profité pour retourner la situation à son avantage.

Je craignais que le fait d'être ensemble changerait la nature de nos rapports, mais Fabrice outre mon nouvel amant, est resté mon meilleur ami, mon confident, mon partenaire shoppping, etc...

 

Après trois mois de relation, je lui ai proposé qu'on rende chacun nos deux-pièces pour prendre ensemble un appartement plus grand.

Il a dit non, m'indiquant qu'il n'était pas solvable bancairement (une obscure histoire de prêt à son père aurait mal tourné), mais que le temps de se reprendre, quelques mois à peine, nous pourrions aménager ensemble.

Je lui ai proposé de prendre le bail toute seule, gagnant suffisamment pour, mais il en a fait une question d'honneur.

Il lui paraissait essentiel qu'on soit "fifty-fifty" dans toute opération financière qu'on ferait en commun.

 

Puis son père, non content de lui avoir soutiré de l'argent a eu la bonne idée de tomber malade.

Fabrice a donc dû passer de plus en plus de temps avec lui, semaine comme week-end.

Très rapidement j'ai perdu mon "confident shopping" puisque son père pouvait avoir besoin de lui le soir, le matin, le week-end, bref à n'importe quel moment, comme un gros gamin.

 

Je me suis résignée à attendre en espèrant que la situation de son père s'améliore ou, je peux l'avouer aujourd'hui, qu'il meure une fois pour toute pour laisser le bonheur à la jeune génération.

 

Afin de mieux se consacrer à son père, Fabrice vient de décider de prendre 15 jours de vacances.

Ce mardi, 17 Avril, 8h17, mon portable vibre alors que je suis dans le métro, à deux stations du boulot. "Bonjour pupuce, j'ai décidé de te quitter pour Francis. On s'installe ensemble. J'espère qu'on restera amis. Désolé".

 

Mes jambes ont failli céder sous le poids des chocs: 1) Fabrice me trompait! 2) Fabrice me trompait avec un homme! 3) Fabrice me quitte! 4) Fabrice me quitte pour un homme!

 

J'ai appelé mon patron en feignant d'avoir eu un malaise et en proposant d'aller me reposer chez moi, ce qu'il a d'autant plus facilement accepté que jusque là j'étais une employée modèle.

 

Il m'a fallu beaucoup de temps pour digérer.

Au départ je me suis posé plusieurs questions existentielles: l'ai-je rendu homosexuel? Suis-je suis médiocre au lit pour que les hommes me quittent les uns après les autres? Variante: suis-je assez bien pour gagner un homme?

 

Après avoir été au bord de la dépression (passer du bonheur total à la quasi-solitude sans préavis a été trop dur), j'ai décidé de changer de société. Il m'était devenu insupportable de croiser Fabrice tous les matins et d'imaginer son bonheur, surtout avec un homme.

Je n'ai pas encore retrouvé le bonheur, mais après avoir pleuré l'équivalent de 800 litres de larmes, j'ai fini par retrouver confiance en moi, et surtout en la vie. Je travaille désormais dans une autre société, toujours dans la communication, mais jamais, au grand jamais, je ne flirterai à nouveau avec un collègue.

Illustration signée Hanneek.S Découvrez son site


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