![]() |
||||||||||||||||||||||||||||
Couples "mixtes"?
C'est ainsi qu'on les nomme même si à la rédac' de GPE, on est plusieurs à ne pas beaucoup aimer et moi encore moins... Mixte à l'origine, c'est garçons et filles mélangés. Un couple "mixte", serait donc un couple hétérosexuel? Parler de couples mixtes, cela n'a pas beaucoup de sens, et en plus, c'est euphémique, insatisfaisant. Et je déteste les euphémismes, cette peur de nommer, de dire les choses telles qu'elles sont. Il faut cependant reconnaître qu'il est difficile de trouver l'expression idéale puisqu'il s'agit là de désigner des réalités différentes et variées qui n'ont rien à voir entre elles. On peut dire couple interracial mais cela suppose d'accepter la notion de race qui n'existe pas scientifiquement. Et à partir de quand appartient-on à une race? Dans ce cas là, les métis appartiennent à laquelle? De surcroît un couple "mixte", peut être composé de deux individus de même "race", exemple un Allemand et une Française, une Américaine et un Suédois. Le couple "mixte", désigne aussi bien l'interracial que la coexistence de deux nationalités, ou encore la coexistence de deux cultures. Couple binational ne nous satisfait pas non plus puisqu'il peut être constitué de deux français, exemple un Antillais et une métropolitaine ou une Française d'origine camerounaise et un Français blanc. Couple interculturel? Non plus, car on peut être considéré comme un couple mixte tout en partageant la même culture. Un enfant noir adopté bébé par des Bretons et élevé à la bretonne et qui se marie avec une bretonne formera un couple considéré comme mixte. Car couple "mixte", c'est aussi une réalité sociologique qui se définit par le regard de l'autre. Parce qu'on est GPE site dédié aux femmes noires, nous avons choisi de nous limiter ici aux couples dont l'un des conjoints est noir. Ma vieille tatie Georgette disait joliment "couples dominos"… Une vieille histoire "Je suis noire et je suis belle, filles de Jérusalem" chantait la Reine de Saba au roi Salomon dans le Cantique des Cantiques. Oui, car le métissage ne date pas d'aujourd'hui, loin de là. Il y a toujours eu des échanges commerciaux, des déplacements, des mouvements migratoires, des conquêtes, des colonisations et bien sûr l'esclavage qui ont mis en contact des peuples, des couleurs et des cultures différents. Non seulement rien de nouveau sur la planète mais en plus, le mélange est une condition sine qua non de développement et de survie des espèces. Au niveau scientifique et génétique, une espèce qui ne se renouvelle pas s'affaiblit et finit par disparaître. Le métissage est donc ancien, normal et indispensable. "Une race pure est toujours une race fragile… le métissage fait partie des comportements fondamentaux du vivant" écrit le professeur Jacques Ruffié*. En ce qui concerne les chiffres, les seuls que nous ayons sont ceux des mariages binationaux. Encore heureux qu'on ne recense pas les mariages sur les seuls critères de la couleur, du faciès ou de la religion, ce serait inquiétant et cela nous rappellerait de forts mauvais souvenirs! En France (pays d'Europe avec le plus grand nombre de mariages binationaux), entre 1996 et 2006, ces mariages ont quasiment doublé puisqu'on est passé de 24 000 à presque 40 000. "L'autre… qui a marié la Denise, une fille de la ville, enfin, d'une autre ville" chantait Jacques Brel. Le choix d'un conjoint éloigné de son groupe d'origine a toujours été vécu comme un problème, partout. Pendant longtemps, le fait même de se marier avec une personne d'un autre village, c'était cela la mixité et déjà ça faisait scandale. Maintenant que le monde s'est "rétréci", ce n'est plus le village l'entité de départ. Au début du XXème siècle, aucun bon père de famille n'acceptait de gaieté de cœur de marier sa fille avec un "Polak", un "Rital" ou un "Portos". (Polonais, italien, ou portugais ndlr) Des préjugés tenaces
La stratégie matrimoniale, dans le monde entier, c'est "je me marie avec quelqu'un qui me ressemble". C'est la norme. De ce fait, le couple "mixte", n'échappe ni au regard de l'autre, ni au jugement, ni à la réprobation. En un mot, il n'échappe pas à sa singularité, suscitant au mieux la curiosité, au pire l'agressivité. Pendant longtemps les unions blanc-noir étaient interdites en Afrique du Sud et aux Etats-Unis où un homme noir ne pouvait même pas regarder une femme blanche, au risque de se faire lyncher. En 1958 aux Etats-Unis, Mildred et Richard Loving (elle noire et lui blanc) ont dû quitter la Virginie et gagner Washington D.C pour pouvoir se marier, les unions interraciales étant interdites dans leur Etat (et dans 15 autres). Arrêtés et condamnés à leur retour en Virginie, ils durent s'exiler à Washington avant que cette condamnation ne soit cassée au bout de 9 ans par la Cour Suprême des Etats-Unis. (Voir l'arrêt Loving v. Virginia ndlr). Sans être interdite, il y a 50 ans en France l'union mixte n'était pas toujours acceptée "mon père est Guadeloupéen, ma mère est blanche et à l'époque, il est arrivé que ma mère se fasse traiter de putain ou qu'on lui crache dessus" raconte David (48 ans). Il y a quelques années, les étudiants africains en Russie devaient souvent faire face à la violence et ne pouvaient pas se permettre de marcher trop près de leur petite amie russe. Parents, famille, amis, collègues, voisins, administrations, institutions, gens de la rue…c'est comme si le couple "mixte", devait constamment se justifier. Ce choix matrimonial est souvent assimilé à une forme de trahison, de part et d'autre. Ce qui gêne, ce n'est pas tant l'aventure mais l'officialisation de l'union à travers le mariage, le fait de s'installer ensemble, de faire des enfants. Derrière cette désapprobation, ce refus, ce rejet, il peut y avoir la peur de disparaître surtout si le groupe est minoritaire ou se sent en danger : s'il y a trop de mariages mixtes, la culture se délite. Pour les parents du couple, cela signifie avoir des petits-enfants qui ne vont pas leur ressembler (couleur, religion, langue, valeurs). Le couple "mixte", est toujours soupçonné de non sincérité dans les sentiments, contrairement aux autres couples. La femme blanche chercherait chez l'homme noir la puissance sexuelle, l'animalité. L'homme noir chercherait à avoir des papiers ou désirerait la femme blanche réputée facile et de surcroît interdite pendant des siècles Malcolm X disait "le noir convoite ce dont le blanc est le plus fier: la femme blanche". La femme noire chercherait chez l'homme blanc le confort matériel et le romantisme. L'homme blanc aimerait chez la femme noire l'ardeur sexuelle, le côté vorace et sans retenue, déchaîné... La menace de l'exotisme, du mariage blanc et du passé historique plane toujours sur le couple "mixte", Et l'amour dans tout cela? Bien sûr, il n'est pas question de nier le désir d'exotisme, les fantasmes et la volonté de faire une expérience qui animent certains de ces couples. Il peut y avoir cela, voire même que cela, mais ces couples-là ne durent pas car on ne fonde pas un couple là-dessus. Il semble qu'il y ait une différence entre les couples homme noir/femme blanche et femme noire/homme blanc. On peut observer que les couples homme noir/femme blanche sont plus nombreux. Pendant longtemps l'homme noir a été inaccessible pour la femme blanche et réciproquement. Cette situation a créé fascination et goût de l'interdit. A l'inverse, le métissage s'est toujours fait par la femme noire (de gré ou de force). Le couple femme noire/homme blanc est donc en somme un peu banal, il a toujours existé même sans être officiel. Et l'amour dans tout ça?
Qu'est-ce qui pousse à se marier hors de son groupe d'origine? L'amour évidemment. Mais tous les psychanalystes et sociologues diront qu'on ne tombe pas amoureux par hasard. Le couple mixte est le résultat banal des migrations et de l'intégration qui ouvrent le champ des possibles matrimoniaux. C'est encore plus évident pour des individus isolés vivant dans des villes ou villages où ils ont peu ou pas de compatriotes sur place. Le couple "mixte", est plus facilement la réalité de ceux qui, depuis toujours, sont en contact avec des étrangers, des cultures différentes à cause de la profession de leurs parents par exemple. Et pourtant, il y a des personnes qui ne l'ont jamais fait et ne le feront jamais, car cela ne les intéresse pas, ne les attire pas. D'autres oui, par goût de la découverte, de la nouveauté, de la différence comme le confie Aton "depuis tout petit je suis fasciné par le Japon, alors forcément, ma femme est japonaise. C'est original un Noir avec une Japonaise, non?". Epouser quelqu'un de différent peut aussi être un choix transgressif, né de la volonté de s'affranchir de sa famille, de son milieu, de sa communauté, d'être vraiment libre, surtout si on est marginal dans son groupe d'origine. Ce que confirme Djamila "j'ai toujours été différente, plus libre, avec plus de caractère, de répartie. J'ai toujours voulu échapper aux rôles traditionnels de la femme dans ma culture d'origine. Aujourd'hui, avec Patrick (guadeloupéen), j'ai trouvé le juste équilibre entre ma liberté et l'importance de la famille". Pour les Noirs qui ont intégré les représentations et valeurs de la culture dominante, il est logique et désirable d'épouser un Blanc, qui se présente à leurs yeux comme un idéal, une "évolution". Pour certains psychanalystes, c'est la peur de l'inceste qui pousse à chercher le conjoint le plus éloigné possible. Des couples plus fragiles? N'en déplaise à certains, les couples "mixtes" ne divorcent pas plus et ne sont pas plus fragiles que les autres! Un couple "mixte" réussi serait même plus solide qu'un couple non "mixte" car la mixité oblige à être plus attentif, plus à l'écoute, plus patient avec l'autre. Dans un couple non "mixte" on part du principe qu'on se comprend forcément, ce qui est faux puisqu'il n'y a rien de plus difficile que la communication, surtout en couple! Dans un couple "mixte", on sait qu'il y a des différences culturelles donc on vérifie plus souvent qu'on a bien compris l'autre et qu'il nous a bien compris. En effet, il y a plus de nécessité de dialogues, d'efforts, de concessions, de négociations, surtout s'il y a des différences de langue et de religion. Il faut découvrir puis apprendre à accepter et respecter les différences de l'autre. Il faut trouver des compromis sur la musique, la cuisine, la langue, les traditions, les fêtes et même sur l'utilisation de l'espace dans la maison, la décoration. D'ailleurs en général il y a toujours une culture qui l'emporte sur l'autre surtout si on vit dans le pays de l'un des deux. Le moment le plus délicat à négocier dans les couples "mixtes", c'est l'arrivée des enfants, surtout lorsqu'il y a des différences de religion. Même lorsque tout a été discuté et négocié avant, la naissance peut tout changer. Tout commence avec le choix du prénom. Puis l'angoisse, à qui va-t-il ressembler? A moi un peu? Pas trop négroïde pas trop foncé, pas trop blanc? Dans quelle langue, quelle culture, quelle religion va-t-on l'élever? Va-t-on le circoncire? Qu'est-ce qu'on va lui transmettre? L'enfant est à la fois défi et révélateur. L'équilibre dans la transmission des deux cultures est difficile à trouver, d'autant plus que lorsque l'enfant est là, il arrive que chaque belle-famille essaie de le "kidnapper" culturellement. Pour simplifier, certains parents se mettent d'accord sur un "no origine land" où l'enfant va être élevé selon la culture du pays où ils habitent. Max est Martiniquais, sa femme Naïla est d'origine algérienne "je suis catholique, elle est musulmane. On a des enfants à qui on a donné des prénoms passe-partout. Quant à la religion, nous ne sommes pas très pratiquants donc c'est plus simple. On respecte juste les grandes fêtes de chaque religion. La langue? Ni créole ni arabe, le français". TEMOIGNAGESCarlottaLes couples mixtes? Je ne suis ni pour ni contre, encore heureux que chacun puisse faire ce qui lui plaît ! Ma seule opinion est d’ordre sémantique, je trouve l’expression « couple mixte » laide et surtout vide de sens. C’est quoi la mixité dans la couple ? Elle peut être raciale ok, mais aussi sociale, professionnelle, religieuse, physique, liée au caractère, chez les gens appartenant au même pays, à la même ethnie, bref on n'a pas fini de trouver des critères de mixité. Et pourtant l’expression est consacrée pour les couples de races différentes. On se demande pourquoi… Je ne pense pas pouvoir dire que j’aimerais ou pas vivre cette expérience. Ce serait comme déterminer ce que le futur me réserve. Je n’en ai aucune idée et c’est très bien ainsi. Cela fait 11 ans que je vis en France et je n’ai jamais eu de copain ou amant qui soit blanc. Ce n’est pas un choix, l’occasion ne s'est tout simplement pas présentée. Les garçons puis les hommes qui me draguaient étaient tous africains ou antillais. Avec le temps je me dis que ce n’est pas forcément simple quand au-delà des différences qu'il y a naturellement entre deux personnes qui décident de se mettre en couple, se rajoutent d’autres différences, couleur de peau mais surtout culture et/ou religion. J’ai le sentiment qu'il faut encore plus d’amour que chez les autres couples, plus d’efforts pour faire ces compromis. Autre aspect que j’ai pu observer chez des amies en couple avec un blanc. Très souvent il y en a un renonce plus que l’autre à lui. A sa culture, ses habitudes, ses racines et même parfois sa façon de parler ! En couple avec quelqu'un de différent pourquoi pas, mais dans ce cas-là il faut que l’amour soit au rendez-vous sinon ça ne marchera pas. Philippe Les gens font ce qu'ils veulent, du moment que cela ne porte pas atteinte à ma liberté et à ma sécurité, ça m'est égal. Concernant les couples "mixtes", je n'ai jamais vécu cela, je n'ai jamais été attiré par une femme blanche. C'est amusant car dans certains milieux, le couple "mixte" c'est la norme. Moi, je suis danseur de salsa et à Paris dans ce milieu, il n'y a que des couples "mixtes". Les filles blanches me regardent de travers et on m'a même demandé une fois si j'étais raciste car je sors avec une Noire comme moi et je danse aussi avec des Noires… c'est le monde à l'envers!!! Bella Je n’ai pas d’opinion particulière sur les couples mixtes, en tout cas pas d’opinion qui puisse les différencier de celle que je peux avoir des couples "non mixtes". Pour ma part, j’ai déjà vécu en couple mixte pendant 7 ans et je ne pense pas que ce soit la mixité qui ait posé problème en elle-même, mais plutôt des clivages culturels profonds, par exemple sur la notion de "famille" de moins en moins centrale pour les sociétés occidentales. On fait cohabiter les deux cultures avec beaucoup d’amour, de maturité et de respect (encore plus que dans un couple dit "traditionnel"). Par rapport à l'entourage, nous avons rencontré des difficultés avec certains membres de la famille qui avaient du mal à accepter la relation. Ponctuellement des remarques ou regards dans la rue mais rien de plus que les remarques racistes ou sexistes auxquelles un individu peut être confronté dans sa vie. Quant à l'éducation de notre enfant, les choses se sont faites naturellement, le métissage de notre enfant est pour lui et pour nous un fait et non un questionnement. Etant jeune, il ne se pose pas la question et ne se réfère pas aux personnes en tant qu’appartenant à tel ou tel groupe car ce n’est pas l’image qu’on lui renvoie. Christine J'avoue que je suis toujours sceptique dans un premier temps face à certains couples mixtes. Quand les gens s'aiment vraiment, cela se voit, c'est comme une évidence, il n'y a pas de questions à se poser. Mais lorsque ce n'est qu'une attirance physique, l'exotisme, cela se voit tout de suite!!! Et là, on sait que cela ne durera pas. Il y a même des sites internet spécialisés dans ce genre de rencontres basées uniquement sur le sexe, les fantasmes et les clichés. Quelquefois je me fais draguer par un blanc amateur exclusif de femmes exotiques et là, ça m'agace vraiment parce que ma personnalité, mon histoire, ce que je suis vraiment, c'est clair que ça ne l'intéresse pas. Gontrand J'aime bien les couples mixtes et j'apprécie d'en avoir autour de moi car je les trouve plus intéressants, plus ouverts d'esprit, meilleurs dans les échanges. Aujourd'hui je suis en couple dit "mixte" mais ma femme aurait pu être jaune, bleue à petits pois roses, ce n'est pas la couleur qui génère l'attraction, c'est l'être. Alysha Dans un couple mixte, si chacun trouve son bonheur et son équilibre, c'est parfait. Mais le problème c’est que les gens ne sont pas tous ouverts donc il y aura toujours des conflits et il faut se préparer à cela. Il y a des couples mixtes dans ma famille donc ce n’est pas quelque chose qui me freine mais je vois que ce n’est pas de tout repos. Il y a toujours une mauvaise langue pour critiquer! Moi, je n'ai jamais été en couple mixte mais si j'observe par rapport aux gens que je connais, je me rends compte que les problèmes qui sont fréquents sont surtout d'ordre culturel et dans les habitudes et modes de vie. Par exemple j'ai connu un couple dans lequel la femme n’acceptait pas que son mari mette des tenues africaines, chemises ou bermudas en pagne, beaucoup trop colorées soi-disant. Elle ne voulait pas qu’il s’habille comme ça pour aller dans la belle-famille. Cela peut être aussi des problèmes du quotidien comme la cuisine : les plats légers du genre salade de tomates ou soupe pour le soir, ça passe difficilement chez les africains qui aiment ce qui rassasie et remplit bien le ventre! Il y a aussi la famille africaine qui débarque sans prévenir, cela ne plaît pas trop aux françaises car il faut s'annoncer quand on va chez quelqu’un. De même, d'après mon expérience, quand le couple a des enfants, au niveau des religions et des langues, il y a toujours une qui l’emporte sur l’autre, il n'y a jamais d’égalité. Exemple, les enfants parleront la langue de la mère ou du père mais rarement les deux. Ce sont des exemples mais il ne faut pas généraliser cela se passe très bien parfois. Monique En ce moment, je sors avec un blanc, et quelquefois je rigole quand je pense à la tête que ferait ma mère si je le lui présentais. Je pense que cela lui ferait bizarre au début! Bibliographie et filmographie (succintes)* lire les travaux ou entretiens des professeurs Jacques Ruffié et Albert Jacquard sur la génétiqueAugustin Barbara, Les Couples mixtes, éditions Bayard et Mariages sans Frontières, éditions Le Centurion C.Philippe, G.Varro, G.Neyrand, Liberté, égalité, mixité…congugales, éditions Anthropos Collectif, Ces couples qu'on appelle "mixtes", éditions Erès Frantz Fanon, Peau noire, masques blancs, Seuil, Points Essais, 1975. Jean Christophe Ruffin, La Salamandre, Gallimard, 2004. Dany Laferrière, Comment faire l’amour avec un Nègre sans se fatiguer, Le Serpent à plumes, L'histoire des Loving est racontée dans un film, Mr & Mrs Loving de Richard Friedenberg Jungle Fever de Spike Lee Harcelés de Neil LaBute A LIRE SUR GPE La chronique de Sona Ekambi Kotto dans le Blog de la rédac' Ils s'aiment de la même couleur, celle du coeur |
||||||||||||||||||||||||||||